Les autorités de la police considèrent ces lieux comme le creuset de la corruption.
Le Délégué Général à la Sûreté Nationale (Dgsn), Martin Mbarga Nguélé, est déterminé à protéger la nationalité camerounaise. Il vient de fermer les postes d'identification de la police judiciaire, du Commissariat du 1er arrondissement et de la Direction général de la Sacel. Du coup les personnels civils et policiers travaillant dans le processus de délivrance des cartes nationales d'identité n'ont plus le sommeil. Certains d'entre eux font l'objet de poursuite judiciaire depuis quelques mois. Dans les casernes, ont parle d'une cinquantaine de personnes placées sous mandat de dépôts.
En effet, les personnes incriminées dans cette affaire passent devant une commission rogatoire dont les bureaux se trouvent au 3e étage de l'immeuble de la Dgsn. Ladite commission a été convoquée le 28 mai 2012 par le magistrat Joseph Noah, juge au tribunal centre administratif de Yaoundé. Beaucoup de flou persiste sur les mobiles et le nombre de personnes réellement incarcérées à la prison centrale de Kondengui. Approché par Mutations, le président de cette commission n’a pas daigné répondre à notre sollicitation. «Selon l'article 154 du code de procédure pénale, l'information judiciaire est secrète. Pour cette raison, je n'ai rien à vous dire. Rapprochez-vous du délégué général à la sûreté nationale et du juge qui a mis en place cette commission», confie l'officier de 2e grade Vincent de Paul Meva au pied de la porte de son bureau.
Le bilan du processus d'identification au Cameroun n'est pas plausible. Plusieurs personnes ont la double nationalité due soit aux faux actes de naissance, ou à l'usurpation de titre. Le fait grave est que beaucoup d'étrangers détiennent frauduleusement la carte nationale d'identité camerounaise.
Mœurs
ll faut simplement se rendre au Camp Yabassi à Douala et au quartier Briqueterie à Yaoundé pour se rendre compte que tous les Nigérians, Nigériens, Maliens et Sénégalais sont Camerounais. Selon les milieux de la police, le commissaire divisionnaire John Mengueh est pointé du doigt. «C'est le commissaire John Mengueh qui a passé sont temps à vendre la nationalité camerounaise aux étrangers. D'ailleurs j'apprends qu'il a été convoqué par la commission rogatoire. Nous espérons qu'il va suivre les autres Kondengui parce que ce n'est pas normal», confie notre source sous anonymat. Mais cette information n'a pas pu être confirmée par le responsable de la commission rogatoire.
On apprendra que c'est une note de renseignement soumis en février 2012 au délégué général à la sureté nationale, Martin Mbarga Nguélé, qui est l'instigateur de cette opération d'assainissement des mœurs dans la police. L'objectif est de mettre la main sur tous les faussaires travaillant dans la chaine de délivrance de la carte nationale d'identité dont les postes d'identification sont logés dans les commissariats, à la Sacel et qui ont le rôle est de procéder à la sauvegarde, à la vérification de l'authenticité des documents et à la direction de la police judiciaire qui s'occupe de la production de carte.
D'après notre source, la note de renseignement envoyée au Dgsn fait savoir que le contrôle et la vérification des documents au niveau de la Sacel sont faits avec légèreté. «Vous vous rendez compte que le Directeur générale adjoint de la Sacel est en fuite depuis le déclenchement de cette affaire. Puisqu'il était semble t-il trempé dans cette mafia. Vous avez les gens avec les doubles identités, d'autre avec 2 à 3 Cni. Certaines personnes ne peuvent même pas justifier la profession inscrite sur leur Cni. On se demande comment ils ont fait ?», se demande, courroucée, notre source.