Après le dernier sommet extraordinaire du 21 au 22 novembre 2019 à Yaoundé, les dirigeants des six pays (Cameroun, Gabon, Tchad, Centrafrique, Congo, Guinée-équatoriale) de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) se retrouvent le 18 août 2021 dans la capitale camerounaise pour un nouveau sommet extraordinaire sur convocation de Paul Biya, chef de l’Etat camerounais et président en exercice de la CEMAC. Ce sera le premier sommet en présentiel depuis le début de la crise sanitaire en 2020.
L’information a été révélée le 10 août 2021 au cours de la session extraordinaire du conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC) tenue à Douala. Le prochain sommet des chefs d’Etat, a indiqué le président de la Commission de la CEMAC, Daniel Ona Ondo, sera consacré à la relance économique post-Covid dans la sous-région. Précisément au « rapport sur l’évolution de la situation macroéconomique dans la CEMAC en contexte de pandémie du Covid-19 et analyse des mesures de redressement ».
Il faut dire que la pandémie a causé une récession économique mondiale à 3,3% et dont la zone CEMAC est fortement impactée, avec un taux de croissance communautaire de -1,7% en 2020 contre 2,5% en 2019. En dépit d’une croissance projetée à 1,7% en 2021 et les tensions inflationnistes à 2,7%, la situation socioéconomique de la sous-région n’est pas reluisante. Le pétrole qui représente plus de 80% des sources de revenus de la plupart des Etats est déprécié sur le marché international. Une situation qui exige « plus de vigilance et d’efficience dans la gestion des finances publiques de la communauté », préconise Alamine Ousmane Mey, ministre camerounais de l’Economie, par ailleurs président de l’UEAC.
Au-delà des sujets économiques tels la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) en vigueur depuis le 1er janvier 2021, les négociations et les conclusions d’une seconde phase de programmes économiques et financiers entre les institutions de Brettons Woods (Banque mondiale et FMI) et les pays de la CEMAC, les débats entre chefs d'Etat porteront également sur les enjeux sécuritaires préoccupants dans la sous-région. Notamment la résurgence de Boko-Haram dans le septentrion du Cameroun et le sud du Tchad, ou encore des groupes armés qui entretiennent un climat d’insécurité en Centrafrique. C’est dire que le prochain sommet de Yaoundé est déterminant pour l’avenir de la CEMAC.