Communauté urbaine de Douala: Les grévistes s’indignent du silence des autorités administratives et politiques

Par Wiliam TCHANGO | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 20-Feb-2018 - 12h29   7418                      
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Des délégués du personnel en grève de la faim à la CUD Archives
Les neuf délégués du personnel licenciés par Fritz Ntone Ntone, délégué du Gouvernement ont entamé leur deuxième semaine d’action le lundi 19 février 2018.

La deuxième phase de la grève de la faim des 9 délégués du personnel de la Communauté Urbaine de Douala licenciés « abusivement» par leur patron,  Fritz Ntone Ntone a débuté le lundi 19 février 2018 au matin devant le bâtiment principal de cette institution au quartier Bonanjo. Un break observé le week-end où les grévistes ont reçu la visite de leurs familles a permis à ces derniers de s’alimenter. « Nous sommes téméraires mais pas suicidaires. Nous avons décidé de nous alimenter le dimanche, question de passer à la deuxième phase de notre grève de la faim qui commence aujourd’hui (lundi 19 février) », a expliqué Charly Ekanga, un des grévistes.

La première semaine d’action n’a pas été sans conséquence sur la santé de plusieurs manifestants. Un de leurs camarades Giotto Paolo avait dû être transporté d’urgence à l’Hôpital Laquintinie de Douala quelques jours seulement (jeudi) après le début de la grève de la faim, le mardi 13 février 2018. D’autres grévistes affaiblis ont également fait un tour dans des centres hospitaliers ces derniers jours pour recevoir les soins. « Il se trouve que vendredi dernier, après que nous ayons passé trois jours de jeûne sec, il y a eu une deuxième chute. Le deuxième s’est senti fatigué et il a demandé qu’on lui amène une perfusion sur place. Les médecins ont dit qu’il fallait qu’on l’examine d’abord. Finalement, il s’est senti très mal et on l’a amené à l’Hôpital de District de Deido où il a été mis sous soins intensifs. Il est sorti hier soir et il a décidé de revenir sur le terrain malgré l’opposition de la famille », raconte Charly Ekanga. Le porte-parole des grévistes, M. Soso a également rencontré son médecin lundi qui lui a administré trois perfusions tout en  lui déconseillant de poursuivre la grève.

Les grévistes s’indignent du silence des autorités administratives et politiques face à ce qu’ils qualifient de « grosse injustice ».  « Ce qui est surprenant, c’est le silence des autorités non seulement administratives mais aussi politiques. Mais parce qu’il s’agit des gens qui vont diriger ce pays demain. Le combat que nous menons, ce n’est pas pour nous, c’est pour  la postérité, pour qu’à partir d’aujourd’hui, une autorité ne se sente plus en droit de violer de façon aussi flagrante les lois de la République sans que personne ne lève le petit doigt », regrette un des grévistes. La grève de la faim de ces employés qui sont à 11 mois sans salaire se poursuit. Mais on ne sait quand est-ce qu’elle va se terminer. Les manifestants ont annoncé au début de leur action qu’il s’agissait d’une grève de la faim illimitée.

Au cours d'une sortie effectuée la semaine dernière, Fritz Ntone Ntone, délégué du Gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala a expliqué que « les grévistes n’ont pas encore été licenciés. Ils sont sous le coup de mesures conservatoires suite au non-respect de la règlementation en vigueur à la Communauté Urbaine de Douala », a-t-il déclaré, avant d'ajouter que l'affaire a été portée devant les juridictions.

Auteur:
Wiliam TCHANGO
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