Complot: Pétition au SDF pour débarquer Nintcheu

Par Alain NJIPOU | Le Messager
- 29-Jan-2013 - 08h30   50087                      
2
Une poignée des militants et membres du bureau régional du Social democratic front (Sdf) à la solde « des puissances de l’argent tapies dans l’ombre », signent tour à tour, une pétition qui vise à évincer Jean Michel Nintcheu au sommet du parti dans le Littoral. Le document acheminé au secrétariat général du parti devra atterrir sur la table du prochain Nec à Bamenda.
Une poignée des militants et membres du bureau régional du Social democratic front (Sdf) à la solde « des puissances de l’argent tapies dans l’ombre », signent tour à tour, une pétition qui vise à évincer Jean Michel Nintcheu au sommet du parti dans le Littoral. Le document acheminé au secrétariat général du parti devra atterrir sur la table du prochain Nec à Bamenda. A peine sorti des opérations de renouvellement des organes dirigeants, lesquelles ont culminé avec le congrès national tenu à Bamenda en octobre 2012, le Social democratic front (Sdf) est à nouveau devant les projecteurs. Une pétition ayant récolté une dizaine de signatures vient d’être acheminée au secrétariat général du parti avec comme mobile l’éventualité de la convocation d’une confédération régionale qui ambitionne d’éjecter le député Jean Michel Nintcheu de son fauteuil de président du bureau régional du Sdf dans le Littoral. Jointe au téléphone lundi 28 janvier 2013 en fin d’après-midi, Elisabeth Tumajong, secrétaire général du Sdf, est sans détours : «Nous avons reçu au secrétariat du parti un document sous la forme de pétition. Nous allons le transmettre au Comité national exécutif (Nec en anglais) qui jugera de l’opportunité de l’examiner ou pas», a-t-elle indiqué. Jean Michel Nintcheu contacté par les bons soins du Messager avoue : «Cette entreprise de déstabilisation a été fomentée quand j’étais en Europe. J’ai été informé de l’existence d’une pétition qui ne saurait prospérer avec une dizaine de signatures. Je regrette l’acte de déloyauté de mes camarades qui se sont laissés séduire par les puissances de l’argent [Ndlr, nos sources parlent d’un ancien député Sdf passé entre temps au Rdpc]. C’est une opération commanditée par nos adversaires du Rdpc dans un contexte marqué par les inscriptions sur les listes électorales et les consultations électorales qui vont suivre», soutient le député serein. A bien y regarder, la pétition viserait aussi à débarquer tous les membres actuels du bureau régional. C’est du moins l’avis de dame Djameni, secrétaire aux affaires financières adjoint qui n’est pas passée par quatre chemins pour affirmer qu’elle avait été abordée par ces activistes qui lui ont proposé de l’argent. «J’ai refusé d’apposer ma signature sur ce document et de me faire acheter. J’ai estimé que cela fait désordre pour le parti surtout en cette année électorale». Comme pour dire que la plupart des membres du bureau régional et d’autres pontes du comité exécutif régional ont résisté à la tentation de l’argent. Au sommet du parti leader de l’opposition au Cameroun, on jure que ces manœuvres ne peuvent pas déstabiliser mais sont susceptibles d’éclabousser quelques personnes. Néanmoins une réunion a été tenue la semaine dernière à Douala dans le but de comprendre les tenants et les aboutissants d’une affaire qui fait des vagues. Légalité Joshua Osih, 1er vice-président du Sdf que le reporter du Messager a joint lundi 28 janvier 2013 penche plus pour le respect des textes réglementaires et fondateurs de cette formation politique avant d’infirmer l’idée selon laquelle ses proches seraient, pour la plupart des signataires de cette pétition. «J’ai appelé des camarades pour en savoir un peu plus sur cette démarche. Ensuite je leur ai demandé de respecter la légalité. Car pour qu’une pétition prospère, il faut qu’elle ait la signature des 2/3 des membres du Comité exécutif régional. Une pétition n’a pas pour vocation de faire perdre le poste à quelqu’un. Mais elle peut provoquer la tenue d’une conférence régionale. En tout cas, ce serait contreproductif. Mon rôle est de faire en sorte que l’esprit et la lettre de nos textes soient respectés. Les camarades du parti sont mes proches. Je travaille pour le parti, c'est-à-dire pour tout le monde. J’ai une grande proximité avec le président régional qui est le principal concerné par cette attaque. Je suis pour la démocratie et le respect de la légalité. Je ne saurais tolérer quelque dérive que ce soit», dit-il. En rappel, selon l’éclairage du 1er vice-président du Sdf, pour qu’une pétition prospère en ce qui concerne le comité exécutif régional, elle doit requérir la signature des deux tiers des membres du bureau régional (21), les présidents des comités exécutifs logés dans les arrondissements (30) et les membres des bureaux de coordination départementale (20). Autant dire que les commanditaires de cet autre complot politique ont du grain à moudre. Alain NJIPOU Focal: Le complot éventré Selon certains cadres du Sdf ayant requis l’anonymat, l’honorable Jean Michel Nintcheu, parce qu’incontrôlable ne devra plus rempiler pour un autre bail à l’Assemblée nationale, pour cause de son activisme aussi bien au sein de l’auguste chambre que dans le Littoral où il est leader et apparait comme un épouvantail pour ses adversaires dans l’arrondissement de Douala V et dans toute la région. Cette posture qui vise à «canaliser» Jean Michel Nintcheu en l’évinçant du poste qui lui permet d’être autonome dans la région du Littoral et donc pas maîtrisable, aurait été validée au sommet du parti. Selon les sources du Messager, en renonçant d’être candidat à la première vice-présidence du parti, Jean Michel Nintcheu avait alors éventré le complot politique qui prépare sa chute depuis des lustres. Cette autre attaque vise à mettre en route ce projet qui semble être financé par des puissances de l’argent qui n’hésitent pas à casser la tirelire. Vont-elles réussir ? A voir… A. N.




Dans la même Rubrique