Constat: Les Lions indomptables ne sont pas guéris

Par Brice MBEZE | Cameroon Tribune
- 02-Mar-2012 - 08h30   51134                      
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Victorieuse de la Guinée Bissau mercredi dernier (1-0), l’équipe ne montre pas un visage séduisant.
Inquiétant. Pas rassurant. Pas convaincant. Ce sont les expressions lues hier dans la presse au lendemain de la courte victoire (1-0) des Lions indomptables face à la Guinée Bissau en match aller du premier tour de la CAN 2013. Chose rare, même la Fécafoot reconnaît le caractère laborieux de la victoire des Lions qui « gagnent dans la douleur », d’après le site Internet de la fédération. L’équipe a inscrit le but à la 88e mn sur un exploit individuel de Choupo Moting. Si les Lions ne doivent leur salut qu’à cette inspiration de l’attaquant de Mayence (Allemagne), cela signifie que sur le plan du jeu il y a eu une faillite collective. Il y a beaucoup de choses à revoir. Denis Lavagne et son staff ont trois mois pour mettre en place un embryon d’équipe compétitive. Mais leur premier adversaire s’appelle le temps. Il n’y aura pas de regroupement avant le 1er juin, date du prochain stage qui débouchera sur le match des éliminatoires de la Coupe du monde de 2014. Le Cameroun accueillera la République démocratique du Congo (RDC) entraînée par Claude Le Roy. Mercredi dernier, la RDC a battu les Seychelles par quatre buts à zéro. La sélection nationale enchaînera par un déplacement périlleux en Libye avant de revenir disputer le 17 juin un troisième match à Yaoundé contre la Guinée Bissau. Denis Lavagne se retrouve dans la même situation que Javier Clemente en 2010. L’ancien sélectionneur des Lions indomptables avait été contraint de lancer la campagne des qualifications de la Can 2012 sans Alexandre Song, Achille Emana, Idriss Carlos Kameni, bannis alors par la Fécafoot. Ces suspensions eurent des conséquences dramatiques sur l’équipe. A l’entame de son mandat, Denis Lavagne est donc confronté au même problème. L’ancien manager de Cotonsport de Garoua doit composer avec les suspensions de Samuel Eto’o et Eyong, couplées à l’indisponibilité de Assou Ekotto. Les inspirateurs de ces suspensions peuvent toujours se bomber le torse en disant que le Cameroun a gagné sans Eto’o et Eyong. Donc, il continuera à engranger les victoires sans ces joueurs-là. Une thèse qui traduit à la fois l’arrogance et un manque d’humilité. A l’observation, cette équipe des Lions n’a pas de répondant. Peut-elle jouer contre une équipe plus en jambes comme la RDC ou encore la Libye ? Pas si sûr. Les prochains matches sont placés à une période sensible de l’année : le mois de juin. C’est la fin des championnats et les organismes des joueurs sont très éprouvés. Mais la remise en cause ne concerne pas seulement le staff. Certains dirigeants des Lions devraient également faire montre d’humilité en mettant en avant l’intérêt supérieur de la nation. Une autre organisation des Lions est possible. La balle est dans le camp de la Fécafoot et du ministère des Sports et de l’Education physique.




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