Coopération: Des opportunités d’affaires aux Usa

Par Eugène Dipanda | Mutations
- 03-Jul-2006 - 08h30   54505                      
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Les opérateurs économiques camerounais tardent à saisir la perche qui leur est tendue.
Pour mieux vulgariser ses activités, le service commercial de l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun, semble contrainte de passer par des opérations de charme. Comme cette rencontre avec la presse organisée en fin de semaine dernière à Yaoundé. Représenté par Jean Paul Yana, l’un des experts de ce service, il a été question de présenter les programmes de développement économiques et commercial que les Usa mettent à la disposition des opérateurs économiques locaux. Parmi eux, les forums, les foires commerciales au pays de l’oncle Sam, le financement du commerce et des investissements, sans oublier l’Agoa. A propos de l’Agoa justement, le ministère américain du Commerce révèle que les exportations camerounaises sont passées de 172 millions de dollars (88,2 milliards Fcfa) en 2002, à 308 millions de dollars (157,9 milliards Fcfa) en 2004. La preuve que les Camerounais profitent progressivement de cette opportunité de négoce exonérée de tarifs douaniers. Pour le service commercial des Usa, le meilleur est cependant à venir pour les hommes d’affaires camerounais. Selon Jean Paul Yana, le programme annuel de forums que vient de lancer l’ambassade des Etats-Unis devrait, en effet, permettre aux opérateurs économique locaux de trouver les moyens financiers et techniques nécessaires à la conduite à terme de leurs business. Ces forums concernent notamment le financement des projets d’investissement, le commerce et la technologie. "Le forum sur les projets d’investissement se tient chaque année au mois d’avril à Washington DC au Etats-Unis, et le forum sur le commerce et la technologie a lieu tous les mois d’octobre à Chicago, dans l’Etat de l’Illinois", indique Jean Paul Yana. Les préparatifs de la seconde édition du forum sur le commerce et la technologie, prévue du 28 octobre au 4 novembre 2006 à Chicago, semblent d’ailleurs avoir déjà démarré au Cameroun, avec la souscription des hommes d’affaires en majorité membres de la Chambre de commerce, d’industrie, des mines et de l’artisanat (Ccima). Selon les explications des responsables de l’ambassade des Usa au Cameroun, ces forums constituent "un cadre de discussion et de concertation entre les opérateurs économiques camerounais et leurs homologues américains, sous le regard vigilant des banquiers à l’affût de projets bancables". Au-delà, explique Jean Paul Yana, il y a la possibilité pour les Camerounais de se former afin de mieux "s’imprégner des réalités du marché américain et de la culture américaine des affaires". Une cinquantaine d’hommes d’affaires camerounais étaient d’ailleurs à Washington en octobre 2005, et "presque tous" ont pu nouer des partenariats d’affaires ou bénéficier d’une expertise aux Usa. En ce qui concerne les demandes de financements, certains organismes américains, à l’instar de la Banque import-export des Etats-Unis (Ex-im Bank), l’agence de promotion des investissements américains à l’étranger (Opic) et l’agence de promotion du commerce et du développement (U.s. Tda), mettent leurs fonds à la disposition des opérateurs économiques avec des conditions relativement simples (remboursement étalé sur plus de cinq ans) et un taux d’intérêt particulièrement excitatif de l’ordre de 8%. Une authentique aubaine dont les hommes d’affaires camerounais n’ont néanmoins pas encore amplement mise à profit. A titre d’exemple, l’Ex-im Bank met à la disposition des importateurs camerounais un découvert de 30 milliards Fcfa chaque année, pour le financement de leurs importations. Mais, révèle-t-on à l’ambassade des Usa, "Pour l’instant, les opérateurs économiques camerounais n’utilisent même pas le dixième du financement que cette banque met à leur disposition…". Pareil pour les quelque 572 milliards Fcfa que l’Opic met à la disposition des investisseurs africains au sud du Sahara, pour le renforcement du tissu industriel et la réalisation des projets d’infrastructures.




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