Crash/ Kenya Airways: Les voleurs de Mbanga-Pongo condamnés

Par Honoré FOIMOUKOM | Le Messager
- 03-Sep-2007 - 08h30   55966                      
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Le président national de l’association camerounaise des droits des jeunes (Acdj) se réjouit de la légèreté des peines.
Lazare Onana Otele, Jean Tueam, Roger Fotso, Mathurin Feudjio, Etienne Djuidjie, Félix Doh, Oscar Ayaba et Laurent Zongo, huit jeunes Camerounais interpellés sur le site du crash de Mbanga-Pongo quelques jours après l’accident mortel du Boeing 737 de la compagnie aérienne Kenya Airways, reviennent de loin. Détenus depuis près de trois mois à la prison centrale de Douala, ils ont été condamnés le 28 août dernier par le tribunal de première instance de Douala – Ndokoti, à une peine souple : trois mois avec sursis, et 26.000 (vingt-six mille) francs Cfa à payer solidairement, aux dépens. “ Nous sommes fiers de cette décision. Car, ces accusés n’étaient que de boucs émissaires ; les vrais fautifs n’ayant pas été arrêtés ”, déclare Jean Tchouaffi, président national de l’association camerounaise des droits des jeunes (Acdj). Vingt-quatre heures (le 27 août) avant cette décision de justice, l’Acdj a, par le biais d’une lettre intitulée “ Demande d’intervention efficace dans l’affaire du crash de Kenya Airways ”, et signée de son président national Jean Tchouaffi, informé la présidence de la République sur la situation des huit prévenus. Avec ampliations au Premier ministre, au ministre de la Justice, au comité national des droits de l’homme et de liberté, au président de la cour d’appel du Littoral, au procureur général près la Cour d’appel du Littoral et au président du tribunal de Douala – Ndokoti. “ Nous croyons fermement que, notre lettre dans laquelle nous relatons les conditions d’arrestation et de détention des suspects qui sont tous des parents de familles devant préparer la rentrée scolaire de leurs progénitures, a été pour beaucoup dans la décision rendue ”, déclare Jean Tchouaffi. A en croire Jean Tchouaffi, les huit suspects, riverains du site du crash, avaient été engagés par le chef du quartier Mbanga-Pongo, pour aider aux fouilles en vue de retrouver les restes des corps des victimes du crash du Boeing 737 de la compagnie de transport aérien Kenya Airways. “ Ils gagnaient chacun 3000 Fcfa par jour. Chacun d’eux avait, comme matériels pour les fouilles, une pelle, un bâton et une paire de gang. Un jour, de retour du site, l’un a été surpris avec une chaîne en or, un autre avec un bracelet en or, un troisième avec deux tee-shirts donc l’un sur lui (différent de celui qu’il avait quand il s’y rendait) et l’autre utilisé comme couvre nez, un quatrième avec 1.500 dollars américains. Ce dernier a remis cet argent à un militaire mais, cela n’a pas empêché celui-ci à le livrer à la police, sans pour autant remettre l’argent ”, raconte le président national de l’Acdj. Condamnés à une peine souple ne nécessitant pas un séjour en prison, ces suspects étaient, à en croire Jean Tchouaffi, censés partir du pénitencier de Douala le week-end dernier.




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