Crise anglophone - Batibo : La peur s’empare des populations  

Par Wiliam TCHANGO | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 14-Feb-2018 - 03h03   6190                      
1
Depuis l’enlèvement de Marcel Namata Diteng sous-préfet de la localité, le dimanche 11 février alors qu’il allait superviser le défilé de la fête de la Jeunesse, la petite ville située dans le Département de la Momo, région du Nord-Ouest est fortement militarisée.

Le sous-préfet de Batibo reste introuvable depuis son enlèvement dimanche, alors qu’il allait présider le défilé de la fête de la Jeunesse dans sa localité. Il a été kidnappé par un groupe d’inconnus armés jusqu’aux dents. Depuis lors, sa recherche est lancée et un impressionnant contingent des forces de sécurité a été déployé dans la localité.

Compte tenu de l’atmosphère très tendue que cette incident a suscitée dans la ville, les populations, apeurés sont obligés de se terrer chez eux. « L’armée a installé toute une base de ce côté-là et les populations pour la plupart restent cloitrées à la maison de peur des représailles. D’autres quittent pour aller dans la ville de Bamenda ou dans d’autres villages plus sécurisant. Il y a un climat très tendu qui règne à Batibo », explique Frédéric Takang, correspondant de Radio Equinoxe dans le Nord-Ouest.

Par ailleurs, dans toute la région du Nord-Ouest, le couvre feu décidé par le Gouverneur Adolphe Lele Lafrique reste en vigueur tous les jours de 20 heures à 6 heures. « Ce couvre feu est respecté à la lettre par les populations à Bamenda et dans toutes les autres villes de la région. Avant que cette heure n’arrive, c’est la précipitation de tous les côtés, chacun cherche à regagner son domicile. Voila l’ambiance qui règne au grand désarroi des populations qui souhaitent que les choses reviennent à la normale », constate le reporter.

Il fait par ailleurs savoir qu’à cause de ces tensions qui règnent dans cette région anglophone, la récente convocation du collège électoral par le Chef de l’Etat pour les élections sénatoriales prévues le 25 mars 2018 ne suscite aucun engouement dans le Nord-Ouest. « Au sein de certains partis politiques, c’est comme si c’était un non événement. La peur réside d’autant plus qu’on se dit que si ce climat continue, ça risque de perturber cette échéance là », rapporte le journaliste de Radio Equinoxe.

Les activités étant paralysées dans la ville de Bamenda et dans le Nord-Ouest en général, beaucoup préfèrent se réfugier au Nigéria. Seulement, la route Bamenda-Enugu (Nigéria) en passant par Batibo n’est plus opérationnelle depuis l’enlèvement du sous-préfet de Batibo. 

Auteur:
Wiliam TCHANGO
 @t_b_d
Tweet
Facebook




Dans la même Rubrique