Crise anglophone - Célestin Djamen (SDF): «Monsieur Biya est rétif et réfractaire au dialogue»

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 14-Feb-2018 - 13h07   6949                      
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Célestin Djamen Archives
Le conseiller municipal de la mairie de Douala 1 er estime que c’est l’indifférence du gouvernement couplée à l’arrestation des leaders anglophones modérés qui a fait dégénérer la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Célestin Djamen comprend la colère qui monte depuis fin 2016 dans les régions anglophones du Cameroun. Le conseiller municipal l’a dit et redit au cours de la Matinale de Radio Balafon dans laquelle il intervenait le 13 février 2018 dans la posture d’invité permanent.  L’élu du Social democratic front (SDF) a déclaré qu’ « à force de maltraiter les modérés on a fait monter les radicaux, les extrémistes ».

Célestin Djamen fait valoir que la radicalisation et venue du refus du gouvernement de dialoguer avec ceux qui émettaient des revendications d’ordre politique. Ce qui  a radicalisé certains de leurs partisans. « Ces radicalisations étaient inaudibles au départ. Les sécessionnistes existent depuis 1961. Donc le  1 er octobre de chaque année, ils proclamaient la République fictive d’Ambazonie mais personne ne les entendait. Ils étaient complètement réduits au silence. Mais le problème qui s’est posé c’est qu’on a vu monter les revendications de la part de nos frères et amis anglophones c’est que le gouvernement ne les a pas entendus. Et ça a créé une espèce de sympathie relative avec ceux qui réclamaient le séparatisme et aujourd’hui, on  a ce qu’on a. On a des troupes qui se sont mis en tête que le dialogue ne sert à rien et qu’il faut prendre les armes pour combattre la République ».

Selon lui, Paul Biya aurait dû sentir les choses se dégrader et prendre des mesures  pour limiter la casse. « Monsieur Biya est rétif et réfractaire au dialogue », accuse-t-il le président camerounais. Il pense que  l’Etat doit prendre en charge la question de la sécession. En même temps il soutient que dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les gens ne sympathisent pas avec les sécessionnistes.

L’élu de l’arrondissement de Douala 1 er dit qu’on n’avait pas besoin d’ « enlever » Ayuk Tabe, mais de l’extrader dans le respect de la procédure prévue.  il souhaite et que maintenant qu’il est entre ses mains que l’on laisse la justice faire son travail.  A ceux qui croient que le Cameroun est victime de déstabilisation, Célestin Djamen dit qu’il ne croit pas cette  thèse.

 

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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