Crise centrafricaine: Echec des Négociations de Libreville

Par Lucien EMBOM | Cameroon-Info.Net
- 10-Jan-2013 - 08h30   53890                      
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Les délégations ayant pris part aux discussions de la capitale gabonaise se sont séparées dans la confusion.
La réunion que nombre d’observateurs présentaient comme étant la rencontre de la dernière chance a fait chou blanc. Les parties impliquées dans la crise centrafricaine à savoir rebelles et partisans de Bozizé n’ont pas pu accorder leurs violons, en dépit de la présence en terre gabonaise des ministres des Relations Extérieures de la sous-région. Au lieu de grincer la guitare de la réconciliation des frères centrafricains, les maquisards et le régime de François Bozizé ont campé sur leurs positions au mépris de l’intérêt national. Bien avant la messe de Libreville du côté du pouvoir comme de celui des rebelles de la Séléka, la tension ne faisait que monter. Les troupes rebelles ont piétiné les consignes de la communauté internationale, en atteignant la ville de Damara qui avait été choisie comme ligne rouge. Le général quant à lui a donné une conférence de presse pour clarifier la situation. Lors de sa sortie médiatique, le président centrafricain a dit son départ ne devait pas figurer dans l’ordre du jour des transactions. Cette position n’a pas arrangé ses opposants armés qui veulent lui arracher les commandes de la Centrafrique. Le président du pays des pierres précieuses a réussi à obtenir le soutien de ses pairs d’Afrique centrale, de la France et de l’Afrique du Sud. La Force Militaire d’Afrique Centrale (FOMAC) installée en République Centrafricaine a été amplement renforcée en hommes et en matériel. Les Français ont fait la même chose et les Sud-Africains pour boucler la boucle, ont envoyés leurs troupes au pays de Bokassa. Ce bouclier fait pousser l’orgueil dans le cœur de notre ami Bozizé. Le souverain qui était en ballotage au début de décembre 2012 se sent maintenant en sécurité. Va-t-on assister à une partition de la Centrafrique ? En l’état actuel des choses, tout porte à croire qu’on s’achemine vers l’enlisement de la crise. Le phénomène d’enfants soldats refait surface. Dans les deux camps, on signale le recrutement de gamins. Ce qui est une entorse grave aux différentes conventions internationales. Le tissu socio-économique centrafricain est en lambeaux. Des pénuries des produits de première nécessité sont signalées. Les populations fuyant les combats se réfugient dans les pays voisins. Les écoles et les hôpitaux ne fonctionnent plus dans certaines régions du pays. Le secteur des transports est fortement perturber. Des bandes de civiles se disant patriotes sont déjà entrés dans la danse. Des localités sont privées d’eau et d’électricité. Le téléphone ne passe plus. On redoute des épidémies et une crise alimentaire sévère.
Auteur:
Lucien EMBOM
 
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