Culture: Ndedi Eyango, de nationalité américaine, ne pourra plus diriger une société des droits d’auteurs au Cameroun

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 23-Sep-2016 - 19h44   62072                      
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Ndedi Eyango Archives
Un décret signé le 22 septembre 2016 par le Premier ministre stipule que seuls des citoyens Camerounais peuvent prétendre à la fonction suprême. Le célèbre chanteur est désormais disqualifié à cause de sa nationalité américaine.

C’est la CRTV-Radio qui le proclame dans son journal de 17 heures ce vendredi 23 septembre 2016: «Il faut être Camerounais pour diriger les sociétés de gestion collective. C’est la principale innovation du décret signé par le Chef du Gouvernement. Il modifie le décret de 2015 sur la gestion des sociétés des droits d’auteurs», annonce le présentateur en introduction d’un élément sonore. Ledit texte modifie un décret pris en 2015 par l’actuel Premier Ministre Philemon Yang. Il barre surtout la voie aux détenteurs d’une nationalité autre que celle du Cameroun.


Parmi eux, l’artiste Prince Ndedi Eyango. Ce dernier avait d’ailleurs vu son élection à la tête de la Socam (Société camerounaise de l’art musical) en novembre 2013 annulée par l’ancienne Ministre des arts et de la culture au motif qu’il possède la nationalité américaine. Ndedi  Eyango avait alors brandi une carte nationale d’identité camerounaise et s’était battu pour être rétabli dans son fauteuil de président. En vain. Ce qui ne l’empêchait pas de se considérer comme le patron de la Socam. Comme lorsqu’il s’est agi de parler de la fusion entre la Socam et la CMC de Sam Mbendé. En s’accrochant toujours à son passeport américain comme l’illustrent ces propos tenus en mars 2015 chez nos confrères de culturebene.com:


«Que j’aie la nationalité américaine aujourd’hui n’est pas un regret; si c’était à refaire je n’hésiterais pas à refaire de la même manière. Cette nationalité américaine me permet de circuler librement, d’aller partout dans le monde. Quand on fait près de 50 dates chaque année à travers le monde entier, il n’est pas évident de toujours courir après un visa. La nationalité américaine m’offre la liberté de circuler aisément».

Difficile  dès lors d’imaginer le natif de Ngalmoua dans le Moungo renonçant à son autre nationalité. Dans un pays où prendre un autre passeport équivaut à renoncer à sa nationalité d’origine, le «prince des montagnes»  sait maintenant qu’il a annulé toutes ses chances de diriger la Socam.

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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