En prison: Yves Michel Fotso se marie !

Par Jean-Bruno Tagne | Le Jour
- 25-May-2011 - 08h30   76939                      
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L’ancien administrateur directeur général de la Camair, Yves Michel Fotso, actuellement incarcéré à la prison centrale de Kondengui, convolera en justes noces vendredi prochain à Yaoundé.

Yves Michel Fotso
Photo: © Archives
Carnet rose. L’homme d’affaire convolera en justes noces dans sa prison de Kondengui. Les bans ont été publiés le 25 avril. L’ancien administrateur directeur général de la Camair, Yves Michel Fotso, actuellement incarcéré à la prison centrale de Kondengui, convolera en justes noces vendredi prochain à Yaoundé. Selon des sources dignes de foi, des invitations ont été envoyées à quelques proches du couple pour cet heureux événement prévu à 16h30 à la prison centrale de Kondengui. Joint au téléphone hier, le régisseur, Jonas Tiwa, a confirmé qu’une demande dans ce sens lui a été adressée, et qu’il vérifie en ce moment que les tourtereaux ont bien respecté les conditions légales pour la célébration d’un tel mariage. Mais, il assure qu’il n’a pas encore donné son accord. La mairie territorialement compétente, celle de Yaoundé IV à Kondengui, a bien reçu l’intention du futur couple Fotso de se marier. Les bans ont été publiés depuis le 25 avril 2011 et sont encore bien visibles à la mairie. Ce n’est pas le maire, Théophile Abega, qui célébrera cette union, mais plutôt l’un de ses adjoints, confie une source à la mairie. L’heureuse élue du fils du milliardaire de Bandjoun est une certaine Cécile Emerziane, une ravissante métisse de 37 ans (elle est née le 7 avril 1974), propriétaire d’un magasin de jouets à Douala. La jeune fille est mère de trois enfants, fruits d’une première union avec un exploitant forestier italien au nom de Giovani Bandini, qu’elle a rencontré à Douala entre 1993 et 1994. Yves Michel Fotso, dont le domicile est désormais Kondengui à Yaoundé, est âgé de 51 ans (il est né le 10 novembre 1960) et a pour profession chef d’entreprise. A la mairie de Kondengui, seul notre présence pour en savoir plus sur ce mariage a attiré l’attention d’une bonne partie du personnel, intrigué. « Est-ce que c’est possible ça ? Comment cela va-t-il se dérouler ? », s’interroge-t-on. Selon Antoine Mandeng, avocat au barreau du Cameroun, rien, mais alors rien n’empêche un détenu de se marier en prison. Pour lui, il s’agit d’un droit de l’homme. « Être prisonnier ne fait pas perdre à un individu son droit à une vie privée. Il jouit de pratiquement tous ses droits, sauf celui, évidemment, d’aller et de venir. C’est pour cela que des prêtres et des pasteurs sont admis dans les pénitenciers pour prêcher », indique l’avocat. Me Mandeng précise qu’un officier d’Etat civil qui s’oppose au mariage d’un détenu s’expose à des sanctions pénales. Toutefois, précise l’avocat, le détenu qui souhaite se marier doit s’assurer qu’il a respecté toutes les procédures en vigueur, notamment la publication des bans. Concrètement, un mariage se célèbre dans une mairie. Mais, pour des cas exceptionnels, affirme Me Antoine Mandeng, l’officier d’état civil peut être amené à se déplacer. C’est le cas par exemple d’un homme qui se trouve à l’article de la mort où d’un prisonnier comme c’est le cas de Yves Michel Fotso. Vendredi, si rien ne change, sera donc un grand jour à Kondengui. Dans ce cadre peu commode, devant des prisonniers, des gardiens et quelques invités larmoyant d’émotion, Yves et Cécile se regarderont dans les yeux, plein d’amour, et se passeront la bague au doigt. Pour la vie. Pour le meilleur et pour le pire.




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