Un séminaire national d’évaluation du dispositif de suivi participatif de l’exécution du budget d’investissement public s’est tenu hier à Yaoundé.
L’exécution du budget d’investissements publics (BIP) connaît depuis de nombreux exercices des problèmes de suivi, notamment sur le plan de l’exécution physique, qui se traduisent par un manque d’efficacité dans la gestion des projets, avec pour corollaire des projets non réalisés et des chantiers abandonnés. Il en résulte pour le gouvernement, une grande difficulté à apprécier à sa juste valeur l’impact de l’investissement public sur le développement.
En outre, à l’heure actuelle, le gouvernement exécute le Programme national de gouvernance, dont l’un des principaux volets est la bonne gestion des finances publiques, à travers l’amélioration de la qualité de la dépense. Dans cette optique, la nécessité de s’assurer de l’effectivité des réalisations physiques de tous les projets d’investissements s’impose, en application stricte du principe du service fait.
Afin d’améliorer le suivi de l’exécution du BIP, il est opportun d’impliquer fortement les bénéficiaires et la société civile par une démocratisation du suivi au plan local. C’est dans ce contexte que le ministre de l’Economie et des Finances, Polycarpe Abah Abah, a signé le 7 juillet 2006, une décision portant création et organisation des Comités locaux de suivi de l’exécution physico-financière du BIP, au niveau de chaque province et de chaque département. Le gouvernement compte ainsi s’assurer de l’effectivité et de la qualité des réalisations physiques des projets et programmes, améliorer la qualité de la dépense publique et mieux apprécier son impact sur le développement et la satisfaction des populations concernées.
Forces et faiblesses
Après un an de fonctionnement du dispositif mis en place, marqué par l’organisation de quatre assises (août, octobre 2006 et janvier, avril 2007) sur l’étendue du territoire national, il a semblé opportun au ministère de l’Economie et des Finances (MINEFI) de revisiter le chemin parcouru, de cerner ses forces et faiblesses, de partager les expériences des différents acteurs locaux, d’examiner les doléances et d’en tirer des enseignements qui s’imposent en vue de prendre des mesures correctives nécessaires à l’amélioration du dispositif.
D’où le séminaire national organisé hier au Palais des Congrès de Yaoundé par le MINEFI pour évaluer justement le fonctionnement du dispositif mis en œuvre par rapport à son objectif initial. Pour y parvenir, les listes de tous les projets à réaliser dans les différentes localités du pays sont largement publiées dans les lieux publics des différentes unités administratives, diffusées dans les organes de presse publics et privés et même via Internet, en début de chaque exercice, comme l’a indiqué le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances chargé du Budget, Essimi Menye, qui présidait les travaux. A l’ouverture, du séminaire, le ministre a dit d’attendre des participants ( contrôleurs provinciaux et départementaux ; vice-présidents de comités provinciaux ; représentants des organisations de la société civile, des élus locaux et des collectivités villageoises ; facilitateurs de la direction générale du budget) plusieurs choses : apprécier la pertinence et la cohérence du dispositif mis en place ; estimer la nature et la qualité des résultats obtenus après la tenue des quatre précédents comités locaux ; estimer le niveau de satisfaction des bénéficiaires par rapport à la qualité et la quantité des prestations ; apprécier l’amélioration du niveau d’appropriation des procédures de passation de marché au niveau local ; formuler des recommandations quant à la poursuite, la réorientation ou l’abandon de tout ou partie du dispositif ; élaborer un mécanisme de suivi (système d’indicateurs ) du fonctionnement du dispositif. Au moment où nous mettions sous presse, les recommandations des assises étaient attendues.
Rousseau-Joël FOUTE