Feuilles de route: Ferdinand Ngoh Ngoh au pied du mur

Par François Bambou | La Nouvelle Expression
- 20-Feb-2012 - 08h30   50617                      
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Les services du premier ministre ont déjà transmis les feuilles de routes des différents ministères à la présidence. Au secrétaire général de jouer.
A quand le début de exécution des feuilles de routes demandés par le président de la république lors du premier conseil ministre du septennat tenu le 14 décembre 2011 à Etoudi? La mise en route de ces processus ne dépend plus que du secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, car c’est après validation de ces documents par les services de la présidence que leur exécution est sensé commencer. Or, c’est depuis la semaine dernière, indique une source proche du dossier, que la primature a transmis les feuilles de routes de tous les départements ministériel à la présidence, dans les délais «impératifs» demandés par Paul Biya. On se souvient que le chef de l’État avait indiqué un agenda précis pour l’élaboration de ces feuilles de routes ministérielles, après avoir dénoncé les lenteurs de son administration: «Nous avons de grands progrès à faire en termes d’efficacité et de rapidité. Le monde moderne n’attend pas. Une fois la décision prise, l’exécution doit suivre sans retards inutiles. Un exemple navrant: en dix ans, nous n’avons pas été capables d’élaborer les codes sectoriels de notre Charte des investissements qui sont pourtant des instruments indispensables pour la réalisation de nos grands projets. Ce genre de carence n’est plus tolérable. C’est pourquoi je demande instamment que chaque membre du Gouvernement établisse dans un délai d’un mois et demie la feuille de route de son département, mentionnant les objectifs, les échéances et les besoins éventuels en ressources humaines. Ces documents me seront transmis dans les quinze jours par Monsieur le Premier Ministre, avec un éventuel avis de sa part. Une fois validées par les services de la Présidence de la République, ces feuilles de route devront faire l’objet dans les six mois, par le département ministériel intéressé, d’un rapport d’étape faisant apparaître les avancées, les retards constatés et leurs raisons. Ces rapports me seront également transmis». En instruisant le gouvernement d’élaborer ces feuilles de routes, Paul Biya avait également tranché une querelle d’école. Entre ceux qui souhaitaient que le chef de l’Etat équipe chaque membre du gouvernement d’une lettre de mission, et d’autres qui souhaitaient que chaque administration élabore son propre plan d’action dont il assumerait l’éventuel échec. L’intérêt de cette seconde option, choisie par Paul Biya, est que les feuilles de routes élaborées par les ministres eux même avaient l’avantage d’être plus réaliste, et donc d’ôter toutes excuse aux ministres qui n’atteindraient pas leurs objectifs. Il aurait en effet été trop facile pour certains membres du gouvernement de prétendre que si leurs objectifs n’ont pas été atteints, c‘est parce que la haute hiérarchie leurs a imposé des actions qui ne collaient pas à la réalité. A la primature, le chef du Gouvernement Philémon Yang ne cache pas sa satisfaction quant au fait que ses services ont tenu les délais dictés par le chef de l’Etat dans sa communication spéciale du 14 décembre 2011, en conseil de ministre. D’autant que ces délais ont été respectés alors que ses services s’étaient imposés «un dialogue stratégique», avec les différents ministères, pour enrichir et éventuellement recadrer les feuilles de routes de certains ministères. La primature qui a voulu jouer son rôle de coordination jusqu’au bout s’est également saisi du processus, pour y imprimer sa marque dans un souci d’efficacité et de cohérence. C’est dans ce sens qu’a été organisé avec le concours de l’institut supérieur de management public (ISMP) un séminaire visant à donner une méthodologie unique aux feuilles, de sorte à pourvoir faciliter les comparaisons éventuelles, et les évaluations ultérieures, prescrites par le président de la république. De plus, comme le soulignait le secrétaire général des services du premier ministre Louis Paul Motaze, dans le communiqué sanctionnant le conseil de cabinet du mois de janvier, l’arrivée des projets de feuilles de routes avant terme dans les services du premier ministre laissait une marge à l’immeuble étoile pour échanger avec différents ministres sur d’éventuels ajouts ou toilettages à effectuer sur les projets envoyés. Ce dont témoigne, un membre «la primature nous a demandé de lui transmettre nos feuilles de route avant le délai fixé par le président, de sorte que les éventuels problèmes de méthodologies soient réglés sans grande pression. C’est ce que nous avons fait. Par la suite, certains d’entre nous, notamment ceux en charge de ministères en prise directe avec les promesses du chef de l’Etat ont été a appelés à discuter à l’immeuble étoile avec les services du Premier Ministre en vue d’examiner les modalités de facilitation de la mise en œuvre de certains aspects de leur feuille de route. Quelques chanceux s’en sont même sortis avec des promesses d’augmentation de leurs moyens financiers, pour leur permettre d’aller jusqu’au bout de certaines actions». A noter, les délais indiqués par Paul Biya n’imposaient aucune date aux services de la présidence pour valider les feuilles routes et déclencher leur exécution.




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