Fonction publique : 13 000 recrutements programmés en 2009-2010

Par | Cameroon Tribune
- 21-Jul-2009 - 08h30   65953                      
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Tout en luttant contre le chômage des jeunes, ces recrutements visent à résorber les problèmes spécifiques des ministères.
Dans une sortie médiatique le week-end dernier, Emmanuel Bonde, ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative a annoncé, pour la période 2009-2010, le recrutement par l’Etat de 13 000 personnels, toutes catégories confondues. Ce chiffre concerne non seulement les recrutements déjà entamés, mais aussi ceux à venir. En effet, environ 4000 personnels ont déjà été absorbés par la Fonction publique dans les secteurs de la santé et de l’informatique. Pour les modalités, elles vont de l’intégration sur titre à la contractualisation, en passant par les concours directs, les concours de formation et autres. Les concours professionnels sont réservés aux fonctionnaires en activité. Ici la promotion en grade ou le changement de cadre sont privilégiés. Quant aux concours spéciaux, ils permettent la promotion des personnels de l’Etat relevant du code du travail (contractuels, agents contractuels, etc.). C’est donc au total 1870 personnels qui sont appelés à connaître une promotion interne. Mais le plus grand nombre revient aux concours de formation et recrutements dits nouveaux, soit environ 8300 personnels. L’intégration sur titre concerne les lauréats des concours administratifs tels que l’ENAM et dans une certaine mesure l’Ecole normale supérieure. Celle-ci comprend les concours de formation ayant pour finalité le recrutement à la Fonction publique. Mais aussi les concours directs pour absorber des techniciens déjà formés et les tests de sélection en direction des personnels de l’Etat relevant du code du travail. Ces personnes ayant en commun le fait de n’avoir jamais exercé à la Fonction publique avant leur enrôlement. Le but étant de combler le manque de personnel exprimé par les différents ministères. Un déficit dû entre autre au départ en retraite, dont la moyenne annuelle est de 5000 depuis quelques années. Pour ce qui est du déroulement de ces recrutements, si certains ont déjà été faits, un calendrier définitif reste à préciser pour la grande majorité. Même si au ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative on avoue avoir accusé un retard sur les prévisions de début d’année. Il y a également la contractualisation, pour faire face entre autres à la limite d’âge. Et par rapport à ce volet, le processus d’engagement définitif des temporaires, est en bonne voie. Actuellement le dossier des primes de bonne séparation pour les temporaires non retenus est en cours. Pour Germain Koukolo, directeur du développement des ressources humaines de l’Etat, dès que leurs diplômes seront authentifiés, ils seront payés. Jocelyne NDOUYOU-MOULIOM

Fonction publique: Un recrutement qualitatif

Dans le détail, ces 13.000 recrutements annoncés intègrent des promotions internes et les recrutements nouveaux. Ces recrutements nouveaux se feront par voies de concours. Ainsi, dans un premier temps, il sera question de concours de formation dans les grandes écoles, qui donnent accès direct à la Fonction publique, au terme de la formation. Il s’agit entre autres de l’ISSEA, l’INJS et le CENAJES. Par la suite, on annonce des concours directs, le but étant d’absorber un certains nombres de professionnels issus de certaines grandes écoles du pays. Globalement, les secteurs les plus touchés sont : la Santé publique avec 2797 places à pourvoir, l’agriculture, 560 places et les nouveaux métiers, dont l’informatique, avec 470 places, entre autres. A noter également, le recrutement de 420 personnels dans le domaine de l’information. Une aubaine, sachant que le recrutement à la sortie de l’ESSTIC est gelé depuis 1999. Pour ce qui est des promotions internes, elles concernent tout d’abord les fonctionnaires, qui devront par voie de concours professionnels changer de grade ou de cadre. Ensuite, des concours spéciaux qui visent au changement de catégorie, notamment d’agents contractuels à fonctionnaires. Félicité BAHANE N.

Du sang neuf

Les quelque treize mille promotions internes et recrutements auxquels la Fonction publique nationale est autorisée à procéder au cours des exercices 2009 et 2010 sont de nature à susciter de l’espoir aussi bien au sein du personnel de l’Etat intéressé que parmi les jeunes diplômés en quête d’emplois. Le premier volet, relatif aux promotions internes, se réalise à travers des concours professionnels et des concours spéciaux. Plus de mille huit cents places sont ouvertes, essentiellement dans des secteurs techniques tels que la santé, le génie civil et rural, etc. L’importance de l’ouverture de ces concours et du nombre de places en jeu s’apprécie au regard d’un passé récent marqué par le gel des promotions internes à la Fonction publique. L’on n’a pas oublié qu’à la fin des années 1980 et au cours des premières années de la décennie 90, l’Etat avait interrompu l’organisation des concours internes parce que durement atteint par la crise économique. Le Cameroun était alors sous ajustement structurel. Une génération de fonctionnaires et de contractuels de l’Etat en a pâti. La reprise de l’organisation des concours professionnels et internes, il y a quelques années, traduisait donc une embellie dans les finances publiques, à la satisfaction des personnels concernés et pour une réponse positive et graduelle aux besoins des services publics, besoins profonds et pressants dans certains cas. Le second volet porte sur les nouveaux recrutements. Ceux-ci s’effectuent dans le cadre de concours de formation, de concours directs, de tests de sélection. Plus de huit mille personnels de l’Etat sont recrutés par ce biais, pour la plupart dans des secteurs techniques comme la santé, les régies financières, l’information, l’informatique, les télécommunications, le génie rural etc… Des perspectives de formation et d’emplois s’offrent ainsi à diverses catégories de jeunes diplômés. Dans de nombreux secteurs techniques, les besoins en personnel qualifié demeurent immenses, compte tenu des gels de recrutement déjà évoqués ainsi que des départs à la retraite. L’espoir d’un apport significatif est également nourri par l’apport de ce sang neuf dans une administration où le personnel est appelé à jouer pleinement son rôle dans le cadre des objectifs fixés et celui de l’exigence des résultats. Les chiffres portant sur les recrutements nouveaux peuvent apparaître en deçà des attentes immenses des jeunes diplômés, au regard du volume d’élèves sortis des institutions techniques et d’étudiants formés dans les institutions universitaires publiques et privées au Cameroun, sans oublier les Camerounais formés à l’extérieur. Cependant, ici comme sous d’autres cieux, le recrutement à la Fonction publique n’est pas la solution exclusive à ce problème. Le dynamisme du secteur privé est davantage encore plus déterminant à cet égard dans le contexte actuel d’une économie libérale. ESSAMA ESSOMBA




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