La position de l’Union Africaine sur la gestion de la crise post-électorale au Gabon semble avoir évolué. C’est l’impression qui se dégage de la sortie effectuée ce vendredi, par Smaïl Chergui, le Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l'Union Africaine, en mission à Libreville, sur les antennes de la BBC. «Le recomptage des voix bureau de vote par bureau est nécessaire pour sortir de la crise post-électorale au Gabon», a-t-il déclaré.
Un avis qui tranche avec les dernières propositions de l’institution panafricaine qui prônait le respect des lois nationales gabonaises. Jean Ping, le principal opposant à Ali Bongo, arrivé en deuxième position (48,23% de voix) à la dernière présidentielle, selon les résultats de la Commission Nationale Autonome et Paritaire (CENAP), doit sans doute se frotter les mains. Lui qui appelle depuis à un nouveau décompte des voix bureau de vote par bureau de vote, notamment dans la province du Haut-Ogooué dont est originaire la famille Bongo.
C’est d’ailleurs l’objet du recours qu’il a introduit jeudi à la Cour Constitutionnelle, seule institution susceptible de connaitre du contentieux postélectoral dans ce pays. Vainqueur d’une courte tête de cette élection avec 49,80% des suffrages, Ali Bongo, le Président sortant, a lui aussi saisi cette instance suprême. Lui et ses partisans dénoncent «une fraude massive» dans la Province du Woleu-Ntem qui a la réputation d’être un fief de l’opposition.
En rappel, l’arrivée à Libreville d’une délégation de Chefs d’États africains (Macky Sall, Denis Sassou Nguesso, Idriss Deby Itno), qui venait tenter de désamorcer la crise, a été reportée sine die.