Gouvernement du 8 décembre: Marafa très affaibli...

Par ARTHUR G. BAKANDE | Dikalo
- 14-Dec-2004 - 08h30   60317                      
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Il ne gère plus l’administration pénitentiaire. Le rêve de la Primature et des Finances s’est évanoui...
C'est avec une déception noyée dans une apparente satisfaction que Marafa Hamidou Yaya a accueilli son maintien dans le gouvernement. Le bourreau des migrants de Lagdo, contre son gré, restera au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Avec comme seul motif de consolation, la préservation de son statut de ministre d’Etat. ==>{{{=CIN-GOOGLE-ADSENSE=}}}<== Marafa Hamidou Yaya avait des prétentions. L’homme se considérait comme le principal artisan de la victoire de Paul Biya le 11 octobre dernier; celui qui avait le plus, comme ministre en charge de l’organisation des élections, œuvré sur le plan administratif à la réélection de l’homme des grandes ambitions. C’est pour cette raison que le Minatd avait confié à ses proches qu’il sera récompensé pour ses loyaux services rendus. Il estimait que le président Biya devait lui confier soit la Primature ou alors le poste de vice-Premier ministre chargé de l’Economie et des Finances. Il faut préciser qu’il avait déjà séjourné dans ce département ministériel en occupant les fonctions de secrétaire d’Etat. Une cohorte de marabouts venus de toutes parts avaient été appelés en renfort pour pratiquer des séances de mysticisme et d’exorcisation des démons. Mécontents de n’avoir pas été rémunérés, ils avaient organisé une marche de protestation à Garoua en vue de réclamer leur dû. Il se dit que des opérateurs économiques à l’instar de Yves Michel Fotso et Juimo Monthé étaient également entrés dans la danse dans le dessein de financer cette promotion. L’ascension de leur parrain étant de nature à leur conférer certains avantages juteux, loin au-delà de l’intérêt national. EMIETTEMENT Au parfum de toutes ces pratiques, Paul Biya peaufinait sa nouvelle équipe dans la discrétion. Le gouvernement qu’il rend public le 08 décembre 2004 va déjouer tous les pronostics. Les espoirs escomptés de Matafa Hamidou Yaya se sont avérés infructueux. Ses pouvoirs ont même été émiettés au Minatd ; un poste qu’il va continuer à occuper. Comme pour dire que l’homme n’est pas encore apte à occuper les fonctions de chef du gouvernement ou d’élaborer et de mettre en œuvre la politique financière, budgétaire ou fiscale de l’Etat, parlant du ministère de l’Economie et des Finances. Le Minatd que Marafa dirige aujourd’hui est presque une coquille vide, désormais privé de sa mamelle nourricière qui était l’administration pénitentiaire. Le décret 2004/320 du 08 décembre 2004 organisant le gouvernement est très explicite à cet effet dans son article 5 alinéa 4 qui définit les attributions du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Il est écrit “il est Chargé de la préparation, de la mise en œuvre et de l’évaluation de la politique de la nation en matière d’administration du territoire, de protection civile et de décentralisation”. L'alinéa 24 du même article fait dorénavant du ministre de la Justice, Garde des Sceaux le patron des prisons et de l’administration pénitentiaire dont la direction ne relève plus de l’autorité de Marafa mais de Amadou Ali. Le texte présidentiel stipule à cet effet que “le ministre de la Justice, Garde des Sceaux est chargé de la préparation et de la mise en œuvre de la politique pénitentiaire, il est notamment responsable de l'organisation et du suivi du fonctionnement des centres de détention et des maisons d’arrêt ainsi que de la gestion des personnels relevant de l’administration pénitentiaire”. Il y a ici un souci du président de la République de rapprocher les juridictions des détenus afin de combattre le laxisme, les lenteurs juridiques, les longues détentions préventives..., etc) Et comme si cet affaiblissement de Marafa Hamidou Yaya ne suffisait pas, le chef de l’Etat lui a collé un gendarme. Il s’agit du ministre délégué, sorte de garde-fou, en la personne de Emmanuel Edou, administrateur civil diplômé de l’Enam. L’homme a exercé tour à tour à la présidence de la République comme attaché au secrétariat général, au Premier ministère comme chargé de mission avant de se voir confier la direction générale du Conseil national des chargeurs du Cameroun et un peu plus tard le secrétariat d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie. C’est donc un homme pétri d’expérience et pas facilement manipulable qui assistera Marafa Hamidou Yaya pour parachever le chantier de la décentralisation.




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