Gouvernement: Fru Ndi accepte la main tendue de Paul Biya

Par Roland TSAPI | Le Messager
- 17-Aug-2007 - 08h30   72334                      
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L’entrée au gouvernent n’est plus à exclure au Sdf. Economie de la conférence de presse donnée hier à Douala par le président de ce parti politique.
“ En notre qualité de social-démocrate, nous n’entrerons au gouvernement que sur la base du manifeste que nous avons vendu au Camerounais ”, déclare Ni John Fru Ndi, Chairman du Social democratic Front (Sdf), parti de l’opposition camerounaise. C’était hier, jeudi 16 août, dans un hôtel à Douala, au cours d’un point de presse. Interrogé sur le contenu de ce manifeste, le Chairman reste évasif. Il insiste pour dire que le Sdf n’est pas fait seulement pour participer à un gouvernement, mais “ pour gouverner. Nous voulons le faire, et nous allons le faire. ” Un militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, Ateba Eyene, supplie même Fru Ndi d’entrer au gouvernement s’il veut véritablement apporter sa pierre à l’édifice de ce pays, car “ le Rdpc seul ne s’en sort plus. ” A cette invite, le Chairman repose ses conditions : un système socialiste, un gouvernement tourné vers le peuple, et la mise en place du fédéralisme, seul gage de développement local réel. “ Si je dois entrer au gouvernement pour travailler à ma façon, je suis d’accord. Autrement, il n’en est pas question ”, dit-il. Il prend l’exemple de ceux des opposants qui sont entrés au gouvernement, mais qui n’ont rien changé. Pour lui, il ne sert à rien d’être nommé ministre, et d’être encerclé de collaborateurs (nommés par le président de la République), qui contrent son action et s’assurent qu’il ne met pas en place la politique de son parti. Dangers Sur d’autres plans, le chairman justifie sa sortie médiatique par son souci “ de mettre en relief les dangers prévisibles qu’encourt notre pays du fait de ces élections truquées. ” Les quatorze (14) sièges de député obtenus jusqu’ici par le Sdf ? Le chairman du Sdf dit les avoir obtenu de haute lutte contre le “ bandit ”. Pour lui, l’administration avait, bien avant les élections, décidé du nombre de sièges qui reviendraient au Sdf, et ce nombre n’excédait pas treize (13). Malgré cela, le parti politique leader de l’opposition va siéger au Parlement, en conformité avec sa “ philosophie qui consiste à conduire le changement dans ce pays par des moyens pacifiques et à travers les urnes. ” Le Sdf entend alors ajuster ses “ actions aussi bien au niveau national qu’international pour mettre la pression sur l’oligarchie de Yaoundé afin d’obtenir un changement significatif au Cameroun, sans recourir à la guerre. ” Illusion Cette sortie médiatique est la deuxième en deux (2) semaines, après celle du 2 août à Yaoundé. Si le Chairman multiplie les sorties, c’est peut-être pour convaincre l’opinion nationale et internationale que son parti politique existe encore. Mais au final, en 2007, dix-sept (17) ans après le lancement du Sdf à Bamenda, Fru Ndi essaie toujours de se convaincre qu’il porte encore le destin de ce pays, même comme il saute aux yeux de tous que le parti a pris de l’eau depuis lors : quarante-trois (43) députés en 1996, vingt-trois (23) en 2002, quatorze (14) en 2007, en attendant les partiels. Le nombre de communes gagné est aussi allé decrescendo. La désaffection dans les rangs est de plus en plus importante, et l “ auto exclusion ”, ou le fameux 8.2 est devenu la règle dans le parti. Cela se fait ressentir au niveau de la population, qui refuse désormais de s’intéresser à la chose politique. Le chairman met cet état de choses sur le dos du gouvernement, mais se bat aussi pour exister dans un environnement politique qui ne se reconnaît plus en aucun homme politique. Jusqu’ici, Fru Ndi n’a jamais voulu être maire ou député, mais la fonction suprême seule l’intéressait. Peut-être se rend-il compte que cela est de plus en plus impossible ! Et pour ne pas “ mourir sans déchirer la couverture ”, l’entrée au gouvernement resterait la seule issue de secours…si Biya la lui ouvre ?




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