Grace: Le Passeport d'Yves Michel Fotso restitué

Par Paulin MBALLA | Cameroon-Info.Net
- 21-Sep-2009 - 08h30   79550                      
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Le fils du richissime homme d’affaires camerounais s’est envolé pour la France ce week-end. C’est pour des modalités de rapatriement de la dépouille de sa mère décédée à Paris. Il n’était plus sorti du pays depuis Avril 2008, date du retrait de son passeport.

Yves Michel FOTSO
Photo: © Archives
L’entourage du fils de Bandjoun ne veut pas être triomphaliste, lui-même encore moins. Il y a pourtant de bonnes raisons de l’être. L’homme à la tête d’un empire bancaire et industriel pesant près de 500 milliards de francs CFA vient pourtant de retrouver son passeport détenu depuis environ 17 mois par la police camerounaise. Et pour l’inaugurer, un évènement malheureux qui l’a conduit à Paris ce week-end. La dépouille de sa mère, ainsi que nous a confié une source, est la raison principale de ce déplacement, qui va du reste redonner plus de sérénité à Yves. Terminée la mauvaise passe ? La restitution du précieux document à cet homme d’affaires, dit-on, sur instruction du Président de la République, intervient au moment où la tourmente observée en 2008 s’est progressivement estompée. Est-il pour autant complètement sorti du viseur de l’opération épervier où il était perçu comme une victime collatérale ? Rien n’est pour l’instant sûr. Libre de ses mouvements, Yves Michel Fotso, d’après des sources, se dit toujours disponible, comme par le passé pour la suite des enquêtes. Ses derniers séjours dans les locaux de la police remontent à peu près à huit mois de cela. Le plus spectaculaire des démêlés étant sans doute celui qui va conduire au retrait de son passeport. Un objet de chantage. Au cours d’une session du conseil d’administration de la Commercial Bank of Cameroon (CBC) à Douala le lundi 28 avril 2008, des éléments de la police encerclent pendant toute la durée des assises l’immeuble siège de la CBC. Une rencontre regroupant les représentants de la Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale, ainsi que de la Banque européenne d’investissement (BEI). Le Président de la Banque, Yves-Michel Fotso reçoit une convocation à déferrer à la direction de la police judiciaire à Yaoundé le mercredi 30 avril 2008. A la sous-direction des enquêtes économiques et financières de la DPJ, il est entendu comme suspect dans des affaires de détournements de deniers publics pendant quatre heures d’horloge. En quittant les services du commissaire divisionnaire Benjamin Ntonga, le sous-directeur, il laisse derrière lui son passeport qui a été confisqué sans motif officiel: «toutes les personnes concernées par ces enquêtes ont vu leur passeport retenu», avait dit une source policière. Laissé pourtant en liberté, certains n’hésitent pas à le désigner comme «une proie de choix de l’opération épervier». Comme pour se défendre, il créé l’évènement médiatique de l’année en se confiant à trois chaînes de télévision privées au Cameroun en septembre 2008. Ce passeport, selon la presse camerounaise, aurait été mis aux enchères. Cette source avait en effet révélé qu’une dame nommée Valérie Gamgne avait proposé en échange du document, la somme de 100 milions de FCFA. Le nom du Délégué Général à la Sureté Nationale d’alors (Edgard Alain Mebe Ngo'o) avait été évoqué dans la complicité. Une proposition indécente qui a failli pousser Victor Fotso, le père d’Yves à porter plainte. Impact. Près d’un an et demi assigné à une sorte de résidence surveillée, le retrait du passeport a mis un frein aux activités de l’empire Fotso. «Parce que le Groupe dispose de 65 % de ses activités à l’extérieur, les derniers mois ont vu des projets non réalisés, des partenaires démissionnés» (…) du fait de l’interdiction de quitter le territoire nous apprend–on. Signalons que l’héritier de Victor Fotso qui a toujours clamé son innocence à la fois par rapport à l’opération épervier et sa gestion de la CAMAIR, n’a jamais été entendu par un juge d’instruction; ses convocations se limitant à la police judiciaire pour des enquêtes préliminaires.




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