International - Syrie: les États-Unis frappent une base militaire en représailles a l’attaque chimique qui a fait 86 morts dans le nord-ouest du pays

Par Otric NGON | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 07-Apr-2017 - 13h00   37873                      
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Les États-Unis frappent une base militaire en Syrie - 07/04/2017 R.T
En réponse à l'attaque chimique qui a fait 86 morts à Khan Cheikhoundans le nord-ouest du pays, les États-Unis ont bombardé dans la nuit de jeudi à vendredi une base aérienne du régime de Bachar al-Assad en Syrie. Une première depuis le début du conflit, il y a plus de six ans.

La base aérienne de al-Chaayrate, dans la province centrale de Homs, a été frappée vendredi 6 avril, vers 00h40 (GMT) par 59 missiles de croisière tirés par les navires américains USS Porter et USS Ross qui se trouvent en Méditerranée orientale. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, quatre soldats syriens ont été tués et la base est presque totalement détruite.

Cette base, d’après le Pentagone, avait été le point de départ des avions qui ont mené l’attaque chimique en début de semaine contre la localité de Khan Cheikhoun (nord-ouest), faisant 86 morts, dont 20 enfants, et près de 160 blessés, rapporte l’AFP.

Selon l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme, il s’agit de la deuxième «attaque chimique» la plus meurtrière de la guerre après celle au gaz sarin qui avait fait plus de 1 400 morts près de Damas en août 2013. Cette attaque avait failli déclencher une intervention militaire américaine et française, au titre de la fameuse «ligne rouge» de Barack Obama. Mais l’ex-président américain avait à l’époque renoncé au dernier moment, préférant sceller un accord avec Moscou de démantèlement de l’arsenal chimique syrien.

Selon l’AFP, les missiles Tomahawk visaient notamment «des hangars aériens renforcés», des stockages de pétrole, de munitions, des défenses anti-aériennes, des radars. Selon le général H.R McMaster, conseiller à la sécurité nationale du président Donald Trump, les Américains avaient évité de frapper un endroit «où [ils pensaient] qu’il y a du gaz sarin stocké ». « Nous ne voulions pas créer un danger pour des civils ou pour quiconque», a-t-il déclaré.

La frappe «n’était pas faite pour viser des gens», a déclaré de son côté le capitaine de vaisseau Jeff Davis, porte-parole du Pentagone. Selon lui, les Russes ont été prévenus à l’avance de la frappe via la ligne de communication spéciale mise en place par les militaires américains et russes depuis l’automne 2015 pour éviter tout incident aérien entre leurs avions respectifs dans le ciel syrien.

Le porte-parole américain a laissé entendre que la frappe n’avait pas vocation à être répétée. «Il s’agissait d’une réponse proportionnée» à l’attaque de Khan Cheikhoun, destinée à «dissuader le régime d’utiliser des armes chimiques à nouveau».

«Le président Poutine considère les frappes américaines contre la Syrie comme une agression contre un État souverain en violation des normes du droit international, (se fondant) sur des prétextes inventés», a affirmé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russe.

L’Iran a également fermement condamné les frappes. «De telles mesures vont renforcer le terrorisme en Syrie et vont compliquer la situation en Syrie et dans la région», a déclaré un porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, cité par l’agence de presse ISNA.

Auteur:
Otric NGON
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