Jay LOU: L’harmonie au bout des doigts

Par | Cameroon-Info.Net
Paris - 15-Apr-2002 - 08h30   54940                      
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L’artiste vient de sortir l’album qu’il nous avait promis ici même il y a quelques mois…
Auteur Compositeur, arrangeur, le Camerounais Jay Lou est un artiste aux talents multiples. Après avoir réalisé le dernier album de Donny Elwood (meilleur artiste de l’année 2001 au Cameroun), il sort enfin son album. Sous ses riffs de guitare se cachent des textes dont chacun se souviendra. Du rythme et de l’harmonie, une musique émouvante, qui vous touche jusqu’au fond de l’âme. Découverte. Jay Lou, vous sortez un nouvel album intitulé «Spellings», qui reprend des standards de la musique camerounaise, comment vous est venue cette idée ? C’était pour moi une façon de rendre hommage à ces grands artistes dont les musiques ont marqué de milliers de jeunes de ma génération. Je m’en souviens comme si c’était hier ! A ma manière j’ai voulu pérenniser ces oeuvres et faire découvrir aux jeunes cet héritage, qui fait aussi partie de notre histoire. Qui sont ces artistes ? Charles Lembè, Anne-Marie Nzié, Prince Nico Mbarga, Eboa Lottin et Elvis Kémayo. Il y’en a d’autres, mais ceux que je cite sont ceux dont j’ai repris les titres. On trouve aussi dans cet album des compositions personnelles…. Ozila’n groove, c’est du groove sur «Ozila», rythme du sud Cameroun. Unforgettable Soweto et Caribbean Tag sont des fusions afro-caribéennes. Tara, Bantu sérénade et Mbidambani feeling sont faits sur base de bikutsi «light». Oneiros, qui veut dire «rêve» en grec, est le dernier titre de l’album, plutôt «planant». Les thèmes des morceaux sont standards : l’amour, la joie, la tristesse… La plupart des titres sont instrumentaux, est-ce parce que vous êtes un instrumentiste ? C’est vrai d’une part, mais aussi parce contre toute attente, énormément de gens apprécient la musique instrumentale. Je le sais parce que j’ai tenu un cabaret au Cameroun, de 1996 à 1998, et je me suis ainsi rendu compte qu’il y avait une forte demande de musiques dites «d’écoute». Les Camerounais sont connaisseurs en matière musicale, et capables d’apprécier toutes sortes de musiques, il suffit qu’on les leur propose. Comment avez-vous travaillé cet album ? Il me fallait d’abord établir un concept sur l’album. J’ai par la suite sélectionné les morceaux susceptibles de coller à la direction artistique ainsi définie. L’étape pratique consistait plus tard à élaborer des pré-maquettes dans mon home studio. Lorsque les morceaux ont pris corps, j’ai fait appel aux musiciens dont je connaissais la sensibilité. Nous sommes entrés en studio plus tard avec pour objectif de donner le meilleur de nous même afin de procurer du bonheur au public. Qui sont ces musiciens ? Yves Bidjang et Ray Oliver, les batteurs, la jeune martiniquaise Rebecca Arrouvel, les chanteuses Avline et Delphine Etémé, les chanteurs Beya Show et «Don» Emilio, et le guitariste Kris Binguet. De quels instruments jouez-vous ? De la guitare, de la basse et des claviers. Pourquoi avez vous choisi de réaliser vous-même votre album ? Parce que je suis réalisateur et je voulais que la direction artistique soit fidèle à ma pensée. Vous savez, parfois on relève des incompréhensions entre artistes et réalisateurs…Ca, ça tue l’œuvre ! Tantôt vous parliez des standards de la musique camerounaise, on citera Mot’a benama, pourquoi ces titres précisément ? Chacun des titres a une histoire : il y a une telle émotion dans Mot’a benama ! Sans véritablement comprendre les paroles, je m’étais promis que plus tard, s’il fallait faire une reprise, ce serait celle là. J’espère que Charles en sera fier. Il y a aussi Mbemba mot’a sawa, d’Eboa Lottin, très joli morceau, avec des paroles tristes peut-être, que j’ai repris en salsa pour exprimer l’universalité de cette musique. Anne-Marie Nzié m’a confié qu’elle a composé Sarah pour sa sœur, qui s’était occupée d’elle lorsqu’elle a eu des problèmes de santé, c’est là une belle preuve de générosité. Nico Selection est un medley de trois titres : Akié, Sweet mother et Simplicity. Il n’y a pas de mots pour décrire cette épopée que nous a fait vivre Prince Nico Mbarga. Te revoir d’Elvis Kemayo était l’incontournable slow de nos boums…Inoubliable !. Comme dirait l’autre : «Alors on remet ça ?» Avez-vous prévu une tournée ? L’album vient de sortir, je suis en pleine promotion. Mon manager est entrain de mettre en place une tournée mondiale qui débutera en avril au Japon. L’album sera-t-il distribué au Cameroun ? Il sera distribué par Pygmoïd Cameroun. Comment peut-on vous contacter ? Par Magic Mvet, ma boîte de promo : [email protected] Propos recueillis à Paris par Samy Nja Kwa ([email protected])




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