Journée Internationale de la Femme 2018 : More Women in politics dénonce le manque de parité dans la désignation des membres du Conseil Constitutionnel

Par Wiliam TCHANGO | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 20-Feb-2018 - 17h08   8653                      
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Des responsables de More Women in Politics Archives
Pr Justine Diffo, coordonnatrice régional de ce mouvement invite le Chef de l’Etat à prendre en compte le facteur genre lors des prochaines échéances.

 

Des 11 tous premiers membres du Conseil constitutionnel nommés récemment par le Chef de l’Etat, seule Arrey Florence Rita, ancienne Vice-présidente du Tribunal Pénal international pour le Rwanda représente la gente féminine. Le Chef de l’Etat dans son acte n’a pas fait attention à la parité. Ce qui continue de révolter les féministes camerounaises à l’approche de la célébration de la 33ème édition de la Journée International de la Femme. Coordonnatrice régionale du Mouvement « More Women in politics », Pr Justine Diffo appelle le Chef de l’Etat à respecter ses engagements.

« Il est important que le Chef de l’Etat soit cohérent et pose des actions concrètes qui s’adossent à sa vision politique. Et c’est pour cela que ma foi, il est important de dire que nous aurions voulu avoir au moins trois femmes dans le Conseil constitutionnel. Il ne manque pas de femmes juristes dans ce pays ; il ne manque pas de femmes anciennes ministres dans ce pays, ni de femmes juristes de haut vol dans ce pays qui sont spécialistes du Droit constitutionnel », s’est-elle insurgée. Selon cette juriste qui défend les droits des femmes, les échéances électorales qui approchent   se présentent comme l’occasion pour le Chef de l’Etat de se rattraper. « Vu le poids démographique des femmes et vu le poids électoral des femmes parce que les inscriptions des femmes sur les listes électorales ont sensiblement augmenté avec le travail que nous faisons sur le terrain, il est important que d’ici aux prochaines échéances électorales, que nous ayons un décret d’application du Code électoral qui fixe un quota minimal de 30% de femmes sur les listes électorales aux différents scrutins. De ramener le chiffre symbolique d’une femme sur dix sur une liste à au moins trois ou quatre. Et pourquoi pas moitié-moitié », a-t-elle souhaité.

Ministre de la femme et de la Famille, Marie Thérèse Abena Ondoa estime que malgré quelques freins,  l’Etat fait déjà suffisamment d’efforts  pour améliorer la représentativité des femmes dans les sphères de prise de décision. « Vous savez, de tout temps, la fille a toujours été victime de discrimination. Des Etats ont fait beaucoup d’efforts de part le monde, en particulier notre pays… les habitudes ont la peau dure, il est important de continuer à lutter contre ce phénomène qui n’est pas propre au Cameroun, c’est un phénomène mondial », observe le membre du Gouvernement.

Le thème retenu par le Gouvernement camerounais pour la journée internationale de la Femme 2018 est : « Intensifier la lutte contre les discriminations à l’égard des femmes, renforcer le partenariat pour le développement durable». « C’est un thème qui va être étudié tout au long de l’année jusqu’à la publication du thème de l’année 2019. Nous avons aussi profité de cette occasion pour passer un message de paix parce qu’en temps de crise, c’est toujours la femme qui souffre quand il n’y a pas la paix dans un pays. Vous n’êtes pas sans savoir que notre pays traverse des moments assez difficiles, il y a beaucoup de violences dans diverses parties du pays », a assuré Marie Thérèse Abena Ondoa.

Auteur:
Wiliam TCHANGO
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