La promotion " Capitaine Lissia Matna" reçoit ses épaulettes des mains du chef de l’Etat sous fond du conflit de Bakassi

Par | Cameroon-Info.Net
Yaoundé - 24-Dec-2001 - 08h30   53425                      
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La cérémonie a eu lieu jeudi dernier à l’EMIA.
La 29ème promotion de l'Ecole Militaire Inter-Armes (EMIA) de Yaoundé a reçu ses épaulettes jeudi dernier des mains du Président de la République au cours d’une cérémonie qui était organisée à cet effet. Baptisée "promotion Capitaine Lissia Matna", du nom de ce valeureux officier qui avait trouvé la mort en juillet 1994 dans un "accident d’hélicoptère" à Bakassi. C’était au moment où le bruit des canons et des bottes était encore le quotidien de la presqu’île. La situation a quelque peu changé mais pas radicalement dans la mesure où on entend encore, de façon sporadique peut-être mais réelle, des échanges de tirs entre les armées du Cameroun et celle du Nigeria. On en parle de moins en moins, mais il tombe encore aujourd’hui, du côté de Bakassi, d’autres " Capitaine Lissia Matna". C’est pourquoi, le Président de la République a tenu, lors de cette cérémonie de remise des épaulettes, à rappeler à l’armée camerounaise en général, ses missions principales dont les premières sont la défense de l’intégrité du territoire national et la sécurité de la population. En tant que chef suprême des armées, le Président de la République a rappelé à ses troupes qu’il exige d’elles, une mobilisation sans faille afin qu’elles puissent répondre présent dans un " nouveau contexte géostratégique et géopolitique qui prévaut non seulement dans notre région, mais aussi dans le monde". D’une voix ferme, Paul Biya a affirmé que, malgré l’appartenance du Cameroun " à de nombreuses instances régionales et internationales, comme aujourd'hui au Conseil de sécurité des Nations Unies", le pays "doit garantir l'intégrité de son territoire et la sécurité de sa population", dans un environnement qu’il qualifie d’" incertain et dangereux ". Jeudi a été l’une des rares occasions où le Président de la République a implicitement désigner le Nigeria d’agresseur dans la mesure où pour lui, le Cameroun est embarqué dans un conflit dont il n’est pas le générateur. Il exhorte alors l’armée à plus de professionnalisme compte tenu de l’opposition qui est en face d’elle, c’est son devoir. Et "ce devoir est exigeant. Il ne peut laisser place ni à l'improvisation, ni à l'approximation, alors qu'un conflit que nous n'avons pas voulu nous oppose à un de nos voisins", a réitéré Paul Biya. Malgré ce ton ferme, le Président de la République a réaffirmé que "le Cameroun ne menace personne" et pour cela, il "veut vivre en paix et s'il le peut, aider à résoudre les crises qui touchent certains pays qui l'entourent".




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