L’ANAFOR attend des clarifications sur son statut

Par | Cameroon-Info.Net
Yaoundé - 19-May-2003 - 08h30   55780                      
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Les employés de l’Agence nationale d’appui au développement forestier (ANAFOR) observent depuis jeudi un arrêt de travers. La rencontre avec le ministre de l’emploi du travail et de la prévoyance sociale n’a pas donné les résultats attendus, à savoir, le déblocage des fonds pour le paiement de sept mois d’arriérés de salaire.
Le siège social de l’ANAFOR, au quartier Elig-Essono, rue CEPER, se trouve depuis jeudi 15 mai dans la phase active de la grève annoncée par les employés. Selon les délégués des personnels Angéla Ekang et Tobie Ndi, les revendications portent sur le paiement de sept mois d’arriérés de salaire, le paiement des avancements, les cotisations à la CNPS (Caisse nationale de prévoyance sociale), le remboursement des frais médicaux et sur la garantie que les salaires seront désormais réguliers. Sur les pancartes qui jonchent l’entrée de l’immeuble siège, il y a surtout ce petit détail très important : «M. le président Paul Biya, dites-nous, qui est le véritable patron de l’ANAFOR ?» Sous la conduite du directeur général adjoint de l’ancien ONADEF, M. Georges Ngolle Mbanga Moh, les représentants des délégués des personnels ont été reçus par le ministre du travail, question de trouver un terrain d’entente. Au sortir de cette audience, le ministre Robert Nkili a affirmé qu’il a saisi son collègue des finances et du budget pour « éponger la dette ». Il a par ailleurs reconnu que son rôle d’intermédiation lui aura permis de comprendre que : « au-delà du traitement salarial, il y a un environnement juridique à l’origine de la situation actuelle au sein de cet organisme ». La société entend des clarifications sur son statut réel. Par rapport au non reversement des cotisations pour la sécurité sociale retenues sur les salaires, une source proche des grévistes a révélé que, illico presto, le ministre de l’emploi a fait appeler les responsables de la CNPS pour avoir le maximum d’informations sur ce manquement. Selon la même source, le ministre de l’environnement et des forêts, M. Oben Clarkson Mbianyor, en mission à l’étranger, a été rappelé d’urgence. Sauf, empêchement de dernière minute, le Premier ministre devrait rencontrer ce lundi toutes les parties impliquées dans la gestion de ce dossier. Jusque-là, les autorités reconnaissent que les personnels ont suivi une démarche légale pour le déclenchement de cette grève dite « pacifique ». Des préavis de grève ont été envoyés depuis le 8 mai au ministre de l’environnement et des forêts (tutelle technique de l’ANAFOR), et au ministre des finances et du budget (tutelle financière). Des correspondances sont allées à la présidence de la République, dans les services du Premier ministre, chez le ministre de l’emploi et aux autorités administratives. Ce n’est pas la première fois que les problèmes de salaire se posent à l’ONADEF. Il y a sept ans, pendant la crise de liquidités au trésor public, on avait pensé régler ces problèmes avec la mise sur pied du Fonds spécial au développement des forêts. On envisageait ainsi contourner le phénomène d’unicité de caisse et permettre une meilleure répartition de la redevance forestière. Quant aux retenues de la CNPS, on affirme que depuis les années 90, depuis le premier directeur général de l’ONADEF, Engelbert Temgoua jusqu’à ce jour, le recouvrement de ces retenues ne s’est opéré faute d’une coopération entre la CNPS et la direction générale de l’ONADEF. Aujourd’hui, les personnels ne peuvent donc prétendre bénéficier du paiement des allocations familiales ou des pensions pour la retraite.




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