Le Bac tchadien au centre d’une controverse

Par Guy Modeste Dzudié | Mutations
Yaounde - 26-Nov-2003 - 08h30   54073                      
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Certains établissements ont ouvert des terminales spéciales.
" Le Cameroun a une politique de l'éducation ; il y a même une loi de l'éducation. Vous n'avez pas le droit d'ignorer certaines choses qui se passent en marge de la réglementation ". A l’appui d’Alexis DZUBU, secrétaire provincial de l’ordre de l'enseignement privé laïc pour l'Ouest, le fondateur d'établissement, qui s'exprime en ces termes, lors du conclave des fondateurs de colleges privés laics tenu la semaine dernière a Bafoussam,déplore énergiquement l'existence des classes de terminales " spéciales " dans certains collèges de l'enseignement privé laïc à l'Ouest. Pour lui, comme pour la majorité de ses pairs, il est hors de question que certains responsables d'établissement admettent des élèves non titulaires du probatoire en classe de terminale, dans l'optique de les préparer au bac tchadien ou centrafricain. Embarrassé par cette volonté de remise en ordre, un intervenant à ces assises a estimé qu' " un fondateur peut avoir son collège et que son principal ait créé des terminales " spéciales " sans son autorisation ". Une tentative de dédouaner les promoteurs d'établissements véreux et hors la loi ? En tout cas pour Guillaume Koh, représentant du délégué provincial de l'éducation national à l'Ouest : " s'agissant des terminales " spéciales ", c'est vrai que c'est un problème qui n'a pas été prévu. Mais il faut savoir qu'elles sont illégales bien qu'elles apparaissent de plus en plus comme une nécessité portée par les parents et les élèves. Ce que je propose, c'est qu'il faut soumettre cette question à l'appréciation de la hiérarchie de la délégation provinciale et du Ministère de l'Education Nationale afin qu'elle donne des instructions adéquates " Une position qui conforte celle d'un fondateur qui, invitant ses collègues à plus de prudence, les a avertis " nous pouvons être en train de vouloir interdire ces terminales " spéciales " alors que les responsables des établissements où elles se trouvent ont obtenu leur autorisation " d'en haut ". Et attendant les orientations venant du Ministère de l'Education Nationale, le cercle des fondateurs des établissements de l'enseignement privé laïc à l'Ouest continue à ressembler à une véritable cour du Roi Pétaud. Car, il y est de notoriété publique que la majorité des fondateurs ont créé leur structure pour se faire de l'argent. l'éducation et l'instruction des enfants ne pouvant suivre qu'après. Proclamant leur volonté d’inverser cette tendance où le mercantilisme prime sur l'éducation et le social, les fondateurs de collèges privés ont prévu d’organiser deux séminaires de formation et de recyclage : :l'un, au mois de décembre 2003 pour les responsables administratifs et l'autre, au mois d'août 2004 pour le personnel enseignant. Une action déjà menée par certains établissements privés, à l'instar de l'institut polyvalent Moyopo, classé premier des collèges privés laïcs de Bafoussam et 140è national par l'office du baccalauréat .du Cameroun(Obc).




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