De New-York ou il s’est vu attribuer le «award» de la plus belle musique traditionnelle, Pierre Didy Tchakounté (PDT)nous ramène un formidable album...

Album composé et arrangé par lui-même, et produit par IMS productions (International Manganbeu Song productions) aux USA. Ce père de famille de cinq enfants, dont la charmante épouse répond au prénom de «Mavie», a été intéressé très tôt par la chose musicale. Dans les années 1965, l’époque des «yéyé», il était de ceux qui admiraient les pops stars de la musique occidentale, telles que: Johnny Hallyday, Claude François, les Beatles etc… (connus par l’intermédiaire de la radio) Il a joué dans des orchestres et cabarets, plus connu sous le nom de «Petit Pierre». En 1975-1976, il était déjà à l’écurie de Slim Pezin, grand arrangeur français, qui, avec Ekambi Brillant, ont enregistré les fameux slow «Meguela», «Domta». C’est après que PDT a eu l’idée de revaloriser un rythme de l’Ouest Cameroun, un rythme de «chez moi», comme il le dit: Un rythme dans le quel je me reconnaissais. Il était à l’état folklorique. Il y avait à cette époque le makossa, le tchamassi, et je voulais autre chose. Je suis venu avec le Manganbeu, et Dieu merci, ça a marché. Avant moi, ça se dansait à l’état traditionnel, ça n’était pas accessible, et je l’ai mis en valeur, à l’aide d’un instrument traditionnel: le Blab. En 1979, avec Jacob Devarieux, il fait enregistrer du manganbeu.. Je chante essentiellement en Bagangté, et je suis Bazou. Le mangabeu est une danse des jeunes. Chez nous, il y a beaucoup de danses et rythmes, dansés par differentes personnes, selon les circonstances. A partir de 1980, les gens m’ont collé l’étiquette de "Roi du manganbeu", partout en Afrique. Mais sincèrement, je suis un musicien de variétés. J’ai crée toutes mes chansons, et toutes mes chansons me sont chères. Ce sont mes pensées, parce qu’il n’y a pas d'école pour compositeur de chansons. Vous avez déjà enregistré combien d’albums ? Je suis au 21ème je pense. Vous utilisez un instrument de musique…. Oui, le «Blab» est un instrument maternel que je joue presque avec les dix doigts, pour le manganbeu. C’est un instrument artisanal qu’on appelle au Congo, le «likempé», en Afrique du sud, il porte un autre nom. Il a différentes sonorités. Les occidentaux l’appellent le «piano à pouce». De quoi parlez vous dans vos chansons ? Je parle des problèmes de tous les jours, la mort, la guerre, et les joies de la vie. Etes vous soucieux de la continuité du mangabeu J’attends les jeunes, s’ils sont intéressés, ils viendront vers moi, s’ils pensent que j’ai quelque chose à leur apprendre. Je suis entièrement ouvert. Manu Dibango anime une émission tous les dimanches matin sur Africa No 1. Et il commence par «Où vas-tu Mme Jeanne….. » Ça fait 25ans que ça dure, cette Mme Jeanne, ça pouvait être n’importe qui. Ecoutez ça (il chante à capela) : Où vas-tu Mme Jeanne ? Je m’en vais au marché ! Pourquoi faire Mme Jeanne ? Pour chercher mon mari Un jeune collégien tu comprends ééééhhhh ! (rire…) Pierre Didy T. est venu faire danser les Camerounais de Bruxelles, ce qu'il a d’ailleurs bien réussi. Il se dit impulsif, avec un côté doux. Son plus gros défaut, il n’est pas physionomiste du tout. Les gens sympathiques et doux l’attirent.