Léthargie : Que devient l’enquête sur le crash de Mbanga Pongo?

Par Lazare Kolyang | Mutations
- 06-Aug-2007 - 08h30   51849                      
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Trois mois après l’accident d’avion, on continue d’attendre le rapport de la commission.
Que se passe-t-il au sein de la commission technique mise sur pied par le Premier ministre au lendemain du crash aérien de la compagnie Kenya Airways survenu dans la nuit du 04 au 05 mai dernier dans la localité de Mbanga Pongo?. En procédant à l’installation de cette commission le 18 mai dernier à la représentation de l’Asecna à Douala, son président, le ministre des Transports Dakolé Daissala, avait indiqué que son rôle "n’est pas d’établir les fautes et de déterminer les responsabilités", mais de "mener des investigations sur la catastrophe, d’en déterminer les circonstances et les causes et d’en tirer les enseignements pour que ce type d’accident ne se reproduise pas". En "limitant" le travail de la commission à ce niveau, le ministre des Transports n’a pas fixé de délai non plus pour la livraison du rapport qui doit être remis au Premier ministre. "L’essentiel est que la commission se mette tout de suite au travail avec diligence et sache que la communauté aéronautique internationale nous regarde et attend le rapport dans les plus brefs délais. Nous ne voulons pas mettre de la pression pour que la promptitude que nous attendons se transforme en précipitation préjudiciable au résultat", avait souligné Dakole Daïssala. Mais plus de deux mois après son installation, l’on se demande toujours si le rapport a déjà été remis à son destinataire, c’est-à-dire le Premier ministre. Approchés, certains membres de cette commission refusent d’en parler et renvoient au gouvernement pour toute déclaration. Créée et organisée par un arrêté du Premier ministre du 7 mai 2007, la commission a d’ailleurs connu quelques bouleversements, en l’espace de quelques heures. Sa composition a été modifiée et rectifiée par un autre arrêté du chef du gouvernement du 10 mai 2007. Composée d’une dizaine de membres finalement, elle est présidée par le ministre des Transports et comprend des experts du ministère de la Défense, de l’Autorité aéronautique civile nationale (représentée par son directeur général), de la firme Boeing et du Kenya. Ses frais de fonctionnement sont prélevés sur le budget du ministère de l’Economie et des Finances. Dépouilles Par ailleurs, les prélèvements effectués sur les restes de 114 victimes et qui ont été acheminés dans les laboratoires spécialisés en Europe depuis le début du mois de juin n’ont toujours pas permis la restitution des corps aux familles. Bien que les résultats des tests Adn soient terminés et ramenés au Cameroun depuis le dimanche 22 juillet dernier. A l’hôpital Laquintinie, les médecins européens et américains spécialisés en la matière, et réquisitionnés pour cette opération, sont à pied d’œuvre où ils effectuent en toute discrétion l’identification des corps. La lenteur avec laquelle travaille la commission technique créée au Cameroun tranche avec la diligence observée ailleurs en pareilles circonstances. C’est ainsi que l’on sait déjà que le pilote de l'Airbus de la compagnie brésilienne Tam, accidenté il y a quinze jours à Sao Paulo, a tenté désespérément de freiner l'avion avant qu'il ne s'écrase contre un bâtiment proche de l'aéroport, selon le contenu d'une des deux boites noires révélé mercredi dernier. La transcription de la dernière conversation au sein de la cabine de pilotage a été rendue publique par la commission parlementaire qui enquête sur la crise du secteur aérien au Brésil. Le quotidien "Folha" de Sao Paulo rapporte qu'il y a probablement eu erreur du pilote dans le maniement du levier d'accélération des réacteurs. "Folha" affirme avoir eu accès aux données parvenues au Parlement sur un Cd-Rom comprenant 60 fichiers de données et d'enregistrements audio. Selon ces documents, la manette de contrôle du moteur droit a été maintenue en position d'accélération, alors qu'elle aurait dû être au point mort comme l'autre manette.




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