L'Oeil du Sahel: Voici pourquoi Guibai Gaitama a été arreté !

Par | Cameroon-Info.Net
- 30-Dec-2012 - 08h30   82280                      
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C'est du moins ce que font croire ses kidnappeurs.
Le Directeur de Publication de l'Hebdomadaire Régional l'Oeil du Sahel a été kidnappé Vendredi en fin d'après midi alors qu'il se trouvait dans un restaurant a Yaoundé en compagnie de ses amis. Ses kidnappeurs, qui étaient armés et opéraient en tenue civile, s'étaient présentés comme des gendarmes. C'est une fois dans les locaux de la DGRE, au cours de ce qui tenait lieu d'interrogatoire, que le DP apprendra que c'est en fait, l'article ci-dessous, a la une de la derniere édition de l'Hebdomadaire, datée du 27 décembre 2012, cad la veille de l'interpellation, et du reste publié sur CIN, qui lui vaut ses mésaventures:
Extreme-Nord: 31 Membres du Boko Haram livrés au Nigéria par la Police

Une - L'Oeil du Sahel- Edition du 27/12/2012
Photo: © L'Oeil du Sahel
Les ravisseurs voulaient savoir comment le DP a-t-il obtenu la liste des membres du BOKO HARAM remise a l'Administration Nigériane par la Police camerounaise. Et naturellement, le journaliste a opposé un refus catégorique de livrer ses sources. "Si c'est pour cela que nous sommes ici, alors nous allons passer 3 ans dans cette pièce", a-t-il rétorqué, l'air défiant ! L'histoire retiendra que c'est a la suite de ces échanges que bizarrement et curieusement, le journaliste sera libéré, a peine 3 heures après son interpellation. Un dénouement précipité que d'aucuns n'hésitent pas aussi a attribuer a la forte mobilisation quasi instantannée des associations de journalistes camerounais en faveur de leur confrère... Voici du reste le récit qu'en a fait Sismondi Barlev Bidjoka, Journaliste a la Radio Siantou, rendu au SED, en compagnie d'autres confrères, s'enquérir de la situation du DP de l'Oeil du Sahel, dans les heures qui ont suivi son enlèvement:
"RECIT DE L’AFFAIRE GUIBAI
Guibai Gatama, Directeur de publication de L’ŒIL DU SAHEL, se trouvait au restaurant concordia à Bastos à 15H , quand des personnes armées, et en civil ont débarqués, (renseignées par un indic), saisissant les téléphones de GUIBAI (écoutez les témoignages audio ci-dessous) et l’embarquant de force en se présentant comme des gendarmes ; Je suis alerté par Xavier Messe dix minutes plus tard, mais avant de bouger, je lance l’alerte sur les réseaux sociaux. Une fois au SED, je fais le tour de la brigade de recherche avant de rejoindre le groupe de journaliste mobilisés pour retrouver le journaliste enlevé. -Haman Mana -Bobiokono, -Jules Domche -Jean Baptiste K -Gustave Samnik Sont dans le bureau du SP au SED. Je prends place et on attend ! un quart d’heure plus tard, un capitaine vient nous chercher, et nous conduit dans la salle de conférence de Jean Baptiste Bokam, secrétaire d’état à la défense. Ce dernier entre une minute après accompagné du Général de Brigade Elokobi. Il introduit en disant que c’est exceptionnellement qu’il nous reçoit parce qu’on lui a dit qu’il s’agit de la sécurité de l’état ; et là, il nous donne la parole ; nous laissons parler l’aîné Haman Mana qui lui demande où se trouve Guibai ; Bokam commence par expliquer qu’il ne sait pas, tantôt qu’il n’a pas d’explication à nous donner etc…et qu’il est possible que des explications soient fournies à l’avocat de Guibai. Le Secrétaire Général de l’UJC Bobiokono prends la parole et évoque l’état de droit où on ne doit pas se permettre d’enlever des gens dans l’illégalité, ce qui a la don d’énerver le Général Elokobi, qui nous dit que nous ne sommes pas des interlocuteurs adéquat, et qu’il ne parleront qu’à l’avocat ; je prends la parole pour indiquer que Guibai a les problèmes de santé, et qu’on pourrait très vite se retrouver avec un autre journaliste mort dans les cellules pour rien ! Bokam me repond : « Je vous dis qu’il n’est pas ici, (il regarde sa montre) il est 20H30, et dites dans vos journaux qu’à cet heure ci Monsieur Guibai n’était pas au SED » En fait pendant qu’on était au SED, Guibai a été exfiltré à la DGRE, où on lui demande ce que c’est qu’un directeur de publication (surtout ne riez pas) avant de lui demander comment il a eu la liste des Boko Haram remis à l’administration négérianne ; Guibai leur répond « si c’est pour ça nous allons faire trois ans ici » Pendant ce temps, Haman Mana et son commando sont à la recherche d’un avocat ; alors qu’on va en trouver un, Haman reçoit un coup de fil indiquant que Guibai a été libéré et se trouve au restaurant concordia ; c’est alors qu’on le rejoint sur place…et qu’il nous raconte sa mésaventure."




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