Maires : exit les cumuls

Par Aimé-Francis AMOUGOU | Cameroon Tribune
- 02-Aug-2007 - 08h30   51953                      
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Aux yeux de la loi, il n’est plus possible d’être député-maire ou député et directeur général d’une entreprise publique par exemple.
C’est clair, le temps où l’on entendait parler de député-maire est révolu. Comme l’est également celui de ces directeurs généraux de sociétés publiques ou parapubliques qui occupaient simultanément les fonctions de maire, généralement au sein des exécutifs communaux de leur région d’origine. Emile Andze Andze, député-maire de Yaoundé Ier au cours des cinq dernières années, ne pourra plus faire prévaloir cette double étiquette. Idem pour Françoise Foning, désormais ancien député-maire de Douala Ve. Pierre Ndouga Hell, directeur général de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel), ne peut plus assumer, en même temps, les fonctions de maire de Ngog-Mapubi comme ce fut le cas le mandat dernier… Il faut dire qu’au moment où se mettent en place les exécutifs communaux, combien actuelle est la question des incompatibilités à la fonction de maire qui resurgit ainsi sous les feux de l’actualité. En revisitant le cadre législatif en vigueur, l’on découvre que la loi fixant les règles applicables aux communes, promulguée le 22 juillet 2004 dans le cadre de la mise en œuvre de la décentralisation dans notre pays, dispose en son article 65 l’ensemble des fonctions qui sont et restent aujourd’hui incompatibles avec celles de chef d’un exécutif communal. Il apparaît alors que le maire d’une quelconque commune ne peut plus être, en même temps, membre du gouvernement et assimilé. Il ne être député ou sénateur, autorité administrative ou ambassadeur, même pas responsable dans une mission diplomatique, comme l’a été par exemple le maire de la commune de Mbalmayo, le mandat dernier. Dieudonné Zang Mba était, en effet, un haut responsable de l’ambassade du Cameroun au Japon. Les présidents des cours et des tribunaux qui étaient également maires sont dans un cas similaire. Tout comme les secrétaires généraux de ministère et assimilés, les directeurs de l’administration centrale, les membres des forces de l’ordre, les employés des communes concernées ainsi que les agents des administrations financières ayant à connaître des finances ou la comptabilité de ladite commune. Par ailleurs et de façon générale, la loi fixant les conditions d’élection des conseillers municipaux, modifiée et complétée le 29 décembre 2006, évoque en son chapitre III des incompatibilités à la fonction de conseiller municipal. Il s’agit, comme le stipule l’article 10 dans ses alinéas 1 et 2, des gouverneurs, secrétaires généraux de province, préfets, sous-préfets, chefs de district et de leurs adjoints pendant l’exercice de leurs fonctions. C’est dire qu’il est désormais question de choisir entre une fonction et une autre. Car, l’on a constaté que plusieurs ministres, directeurs généraux de sociétés d’Etat, directeurs de l’administration centrale et même les membres des forces de l’ordre…ont postulé aux postes de conseillers dans différents exécutifs communaux. A la lecture de l’élection des maires et de leurs adjoints avant-hier (mardi), il ressort que plusieurs élus locaux sont en lice pour la députation. Certains sont dans le gouvernement ou encore directeurs généraux…Le temps des grands choix semble donc aujourd’hui être au centre d’une série de tractations au sein des états-majors des partis politiques vainqueurs aux municipales et potentiels vainqueurs aux législatives. L’avenir déterminera les choix opérés.




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