Depuis l’année passée, quelques partis ont tenu leur congrès avec un seul but : maintenir le président fondateur en poste
Le 26 mai 2006, le Social democratic front (Sdf) ouvrait le bal des congrès, avec essentiellement à l’ordre du jour le renouvellement du bureau exécutif. Outre les péripéties qui ont conduit à la tenue d’un congrès parallèle à Yaoundé par l’avocat Bernard Muna, la plus importante résolution de ce congrès de Bamenda a été la réélection de John Fru Ndi à la tête du parti, pour un quatrième mandat de quatre ans. Ses pouvoirs ont au passage été renforcés. Il devra par exemple nommer ses secrétaires généraux. De la sorte, ces derniers ne pourront plus contester ses méthodes de gestion comme cela l’ont fait naguère feu Siga Asanga en son temps, puis Asonganyi Tazoacha. Ce mandat finit théoriquement en 2010. A cette date, il aura dirigé de main de maître le Sdf pendant vingt (20) ans, depuis le 26 mai 1990, date de création du parti.
Le 21 juillet 2006, c’était le tour de monsieur Paul Biya de se faire réélire à la tête du Rassemblement démocratique du peuple Camerounais, pour un autre mandat de cinq ans, jusqu’en 2011. Il aura ainsi passé 27 ans à la tête du parti. Il occupe ce poste depuis sa création en 1985.
Du 31 novembre au 2 décembre 2006, c’est l’Union démocratique qui a pris le relais. Réunis à Yaoundé, les militants ont réélu Adamou Ndam Njoya à la tête du parti, pour un nouveau mandat de cinq ans. L’une des paroles prononcées par Adamou Ndam Njoya au cours de ce congrès laisse songeur : “ chasser les instincts égoïstes, cultiver le sens de la République, de l’intérêt général. ” Cela n’a pas empêché sa réélection au poste de président. Il dirige l’Udc depuis le 4 avril 1991.
L’Union des populations du Cameroun, faction Kodock, de son côté, a tenu son congrès les 30 et 31 décembre 2006. Augustin Frédéric Kodock n’a pas été seulement conforté dans ses fonctions de secrétaire général, ses pouvoirs ont été renforcés. “ Ainsi, il lui reviendra de désigner vingt-neuf membres à l’exception du président Ndeh Ntumazah ”, comme nous le relevions au lendemain de ces assises. Augustin Frédéric Kodock occupe pourtant ce siège depuis le 12 février 1991, après avoir déposé Dicka Akwa et Nkada Zogo.
Le bal de ces congrès a été clôturé les 20 et 21 janvier à Bertoua par le congrès de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp). Bello Bouba Maïgari, qui trône à la tête du parti après l’éviction de Samuel Eboua en 1992, a été reconduit au poste de président.
Partis verrouillés
A côté de ces partis aux méthodes démocratiques discutables, d’autres ne se donnent pas cette peine. Ici les congrès ou conventions ne sont pas à l’ordre du jour. Les présidents le sont à vie, et n’entendent pas céder la place. Ils le font savoir. Dans cette catégorie, on citera quelques-uns comme le Mouvement progressiste de Jean Jacques Ekindi, l’Upc Mack-Kit, l’Upc Hogbe, le Mdr de Dakolé Daïssala, le Pds de Jean Michel Tekam, le Manidem d’Anicet Ekane, le Mdi de Djeukam Tchameni, le Mldc de Marcel Yondo, le Mnsd de Black Yondo Mandenguè, l’Upa d’Hubert Kamgang, le Jdp de Boniface Forbing, le Npc Bush de Justin Mouafo, le Mec de Pierre Fritz Ngo, l’Andp d’Hamadou Moustapha, la Nationale d’Abel Eyinga, l’Ufdc de Hameni Bieleu. L’Add de Garga Haman Adji ; le Slc de Georges Nyamdi, le Clc de Tafoh Nguinjoh, le Cndp de Fossung Henry.
Joli symbole du dynamisme de la démocratie camerounaise.