Plaidoyer: Paul Biya et Olosegun Obasanjo pour un Prix Nobel de la Paix 2009 !

Par Ben Daïze (Libre Penseur) | Correspondance
- 22-Aug-2008 - 08h30   71982                      
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"...Je souhaite que soit prise, toute la mesure de l'acte que Paul Biya et son homologue nigérian Olosegun Obasanjo ont posé. L'exemplarité à l'échelle planétaire du choix auquel ils se sont soumis, mérite d’être salué, largement reconnu et de prendre de la graine..."
La pointe de l’épée ou l’arbre à palabre: Paul Biya et Olosegun Obasanjo pour un légitime Prix Nobel de la Paix 2009!!! L’Histoire des rapports entre peuples ou entre nations n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Des intérêts plus ou moins avouables, une ambition individuelle, un ego de dirigeant, un sentiment illusoire de puissance, ont de tous temps mis le feu aux poudres et des armées sous les ordres, en campagne. Des guerres qui ne sont souvent hélas, ni solution durable, ni solution tout simplement. Depuis longtemps, surtout après la dérive nazie qui a démontré en occident et au monde entier les effets dévastateurs d’une démence collective, PAIX n’est plus un vain mot. L’Organisation des Nations Unies, malgré ses limites souvent remarquées en a fait son crédo et en reste encore aujourd’hui le symbole et le garant. Des conflits souvent absurdes pour qui regarde les choses avec un tantinet de philosophie émaillent encore notre bonne vieille planète et cela ne semble pas vouloir s’arrêter. Dans notre pauvre Afrique déjà traumatisée par les famines, les épidémies et son mal être général, des conflits inter/intra- Etats font chaque année des milliers de morts, de déplacés avec tous les drames subséquents (Rwanda, Congo, Darfour…)... Mais que ce soit en Afrique ou ailleurs, même si l’on croit partir gagnant, on ne connaît jamais l’issue d’une guerre. La force n’est qu’une illusion et son usage comme solution, on le sait maintenant ne garantit plus le succès. On le voit avec les Usa et leurs alliés en Irak, on l’a vu en Afghanistan et l’on l’a encore observé récemment avec Israël au Liban. Le temps est peut-être venu pour d’autres paradigmes !! Et c’est tout l’intérêt de ce qui s’est passé pour Bakassi. L'usage dans une certaine Europe voulait que les différends se règlent en duel à la pointe de l’épée; et dans une certaine Afrique les conflits se dissolvaient autour de l’arbre à palabre dans une discussion fraternelle... Je souhaite que soit prise, toute la mesure de l’acte que Paul Biya et son homologue nigérian Olosegun Obasanjo ont posé. L’exemplarité à l’échelle planétaire du choix auquel ils se sont soumis, mérite d’être salué, largement reconnu et de prendre de la graine. C’est ni plus ni moins que de la sagesse dans ce monde où depuis toujours, la retenue n'est plus de mise, où aux canons et baïonnettes répondent kalachnikovs et roquettes. Des africains montrent l’exemple. Sans être un féru d’Histoire contemporaine, il m'est très peu revenu depuis les 3 dernières décennies d'échos de résolution ultra pacifique d’un conflit territorial Inter-Etats aussi potentiellement explosif ! (pas seulement à cause des matières inflammables qu’il y a autour !). Cette issue rarissime dans les annales des Républiques d’Afrique n’a pas été saluée encore, à mon sens, à la mesure de sa réelle dimension.
Paul Biya Une preuve de détermination, d’opiniâtreté, de sagesse et de foi. Durant tout le processus, malgré les escarmouches multiples sur le terrain dont un écho volontairement atténué parvenait de temps en temps aux populations, le cap semblait avoir été mis dès le départ sur une solution sans faiblesse, mais pacifique. A commencer par la terminologie officielle qui préférait par exemple « différend frontalier », moins chargé que « conflit frontalier » , ensuite les média gouvernementaux qui minimisaient le nombre et l’ampleur des dérapages au front pour pas que les populations s’en mêlent. Il y a quand même près de 4 millions nigérians au Cameroun ! Un choix un peu osé, un bon dossier et d'excellents défenseurs. Qui de nos jours eût pu parier qu’un conflit de cette nature avait une chance de connaître un aboutissement sur une simple table de négociation ? Ce choix ou mieux ce pari fou, sans espoir Paul Biya l’a fait. Quel culot!! L’issue était d’autant moins évidente qu’à ce stade, vu les intérêts en jeu, il ne suffit pas d’avoir raison pour l’emporter. L'actualité regorge de faits litigieux similaires enlisés à jamais... C’est l’occasion de saluer ici la diplomatie camerounaise si souvent absente, qui à l’occasion a administré la preuve de sa vitalité. Un immense clin d’œil aux juristes camerounais de premier plan contributeurs dans cette affaire. Olosegun Obasanjo Une preuve de courage... Quand on imagine la sensibilité d’une telle question dans un grand pays comme le Nigéria, quand on sait la rancœur que peuvent nourrir des gens contraints soit de quitter une terre qu’ils considèrent comme la leur, soit de changer de nationalité…et quand on sait que d’autres avant lui ont fait le choix délibéré d’envahir Bakassi… Je crois pour ma part que Paul BIYA et OBASANJO, méritent rien moins que d’être proposés au prix Nobel de la paix 2009 (trop tard pour 2008 !!) La presse libre camerounaise me semble-t-il, habituée qu’elle est à subir le pouvoir en place et naturellement, à rendre coup pour coup n’a -t-elle pas cette fois minimisé la portée de la chose. Ne pèche-t-elle pas en se focalisant seulement sur les probables atermoiements d’Abuja et les soupçons de manœuvres dilatoires de notre puissant voisin ? N’est-il pas légitime que cette presse et pas seulement Cameroon Tribune se mette au service non pas d’un homme mais d’une nation et de l’Afrique toute entière en célébrant, pas seulement la victoire d’un pays mais la clairvoyance de 2 hommes d’état qui de toutes les façons sont déjà entrés dans l’histoire par la grande porte ? Des africains ont montré le chemin et mériteraient de se voir attribuer cette prestigieuse distinction. Il y a si peu de personnes qui s’illustrent aujourd’hui dans des actions à succès pour la paix !! Chaque fois qu’un africain est élu, c’est d’abord une victoire pour le continent. En dehors de toute autre considération, sachons donc donner à ce succès le retentissement qu’il mérite. Sachons faire foule et unissons-nous pour lui faire écho,… N’est-il pas juste que pour une fois, les querelles soient tues et qu’à César soit rendu ce qui lui est dû ? Ben Daïze, Libre penseur




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