Redorer le blason des Droits l’Homme

Par | Cameroon-Info.Net
Le - 11-Dec-2006 - 08h30   51544                      
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Chaque 10 décembre se célèbre la journée internationale des droits de l’Homme. Une occasion pour dénoncer leur violation dans notre pays. Mais, certaines personnes engagées officiellement dans la défense de cette noble cause sont entrain de la pervertir. D’autres en ont fait tout un business.
Les droits de l’Homme, on peut les chanter, les psalmodier, les décliner sur tous les tons, y compris, bien entendu, celui de l’hypocrisie dont certains se privent de moins en moins. Tant qu’on est au stade de la posture et du slogan, “le droit de l’hommisme” est un sport assez aisé. Fructueux même pour beaucoup qui en font commerce, business, moyen de harcèlement politicien, de surenchère, de carriérisme, quand ce n’est pas du chantage permanent. Observons à titre d’exemple, celui qui fait plus débat et consternation, ces instrumentalisations des droits de l’Homme, par telle ou telle organisation, par telle ou telle puissance, pour en faire un concept sélectif et élastique qui condamne et punit ici, se tait et cautionne ailleurs. L’un des objectifs, fondamentalement contraires et hostiles aux droits de l’Homme, c’est cette idéologie qui tend à les réduire à une tarte-à-la-crème que quelques groupuscules d’initiés se jettent à la figure avec cynisme et mauvaise foi au gré des querelles de chapelle, des intérêts, des circonstances et des modes médiatiques. Bon nombre d’entre eux (pas tous il faut le dire), en ont fait même leur gagne pain. Ce qui est intéressant, ce sont les millions alloués par les organismes internationaux à coup de subventions ou encore par les pays donateurs. Les droits de l’Homme ainsi déconnectés de la vie réelle des hommes et des femmes, apparaissent à ces aventuriers de cette noble cause comme une énième mystification des élites, des lobbies, des services, des politiciens. Une ruse de dominants. Une source parfois d’enrichissement au lieu d’être un moyen d’aider le peuple dans son émancipation. Dérive dangereuse pour les valeurs fondamentales des droits de l’Homme, et hantise de leurs véritables défenseurs, les humanistes authentiques et les démocrates. Comment faire entendre leur voix dans cette confusion générale? Comment continuer à se battre pour les droits de l’Homme en évitant l’instrumentalisation et le discrédit qu’elle sème? La réponse est dans l’attachement précisément aux droits de l’Homme, non pas dans leur aspect abstrait et verbal, mais dans leur contenu concret et à la profondeur de ce qu’ils représentent pour tout être humain. Il y a un temps pour la sensibilisation et la mobilisation, et un autre pour la concrétisation. Les droits de l’Homme ne valent que par l’inscription de leurs principes dans la vie concrète de chacun et de tous. L’unité de leur mesure, c’est le degré du bénéfice réel qu’en tire chaque individu en même temps que la collectivité. Le Cameroun a connu des décennies de luttes difficiles pour revendiquer l’introduction des principes des droits de l’Homme dans notre vie publique. Pari gagné sur le plan théorique, institutionnel. S’arrêter là, continuer à ressasser un aspect dépassé de la question, ce serait dénigrer jusqu’à l’idéal des droits de l’Homme parce qu’il apparaîtrait ainsi au peuple comme dénué de tout sens. De tout intérêt. Sur la question de la liberté de la presse, petit à petit sur celle de justice, le contenu concret des droits de l’Homme commence à s’inscrire dans les faits et la vie des gens. Ceci, lorsqu’on connaît l’inertie de notre pays, est déjà une révolution et elle doit en amener d’autres. Les citoyens sauront que les droits de l’Homme, les vrais, appliqués à la vie réelle, la leur, cela se traduit par ce bond important en matière de liberté. De la même manière, ils sauront reconnaître les droits de l’Homme lorsqu’ils apparaîtront dans le domaine du travail, de l’enseignement, de la santé, de l’administration. Et ils y adhéreront. Les protégeront et les diffuseront. Les droits de l’Homme seront ce qu’ils doivent être: une culture, un état d’esprit, un mode de vie qui inspire les lois, les politiques générales et les comportements individuels. Et non pas un idiome incompréhensible de secte. Aux défenseurs des droits de l’Homme de s’y atteler. On ne peut que le constater, on assiste encore à une violation quotidienne des droits de l’Homme au Cameroun, que ce soit sur un plan micro que sur un plan macro du moins en leur article premier. Discriminations, violences, persécutions, l’Etat qui ne protège pas ses citoyens dans une insécurité omniprésente… Pour continuer ce difficile combat, les droits de l’Homme on besoin des hommes et des femmes qui d’abord, y croient et en plus, s’y adonnent et non ceux qui en font un business. Pour ceux qui l’avaient oub




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