Rétrocession de Bakassi, deux ans après

Par | Cameroon Tribune
- 13-Aug-2010 - 08h30   56536                      
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"...Demain 14 août, cela fera exactement deux ans que Bakassi aura réintégré la mère-patrie après quatorze ans de tribulations..."

Rétrocession de Bakassi, deux ans après

Demain 14 août, cela fera exactement deux ans que Bakassi aura réintégré la mère-patrie après quatorze ans de tribulations. L’événement avait eu lieu le 14 août 2008 à Calabar au Nigeria. Ce jour-là, le transfert d’autorité au Cameroun sur la péninsule s’était effectué dans le calme et la dignité. Mais le plus dur était à venir : l’administration, c’est-à dire le développement de la presqu’île. Le gouvernement camerounais a mis en place le 27 août 2007, c’est à dire un an avant le transfert d’autorité, un comité de coordination et de suivi de la mise en œuvre des projets prioritaires à réaliser à Bakassi. Sa mission ? Susciter, harmoniser et rationaliser les interventions de l’Etat ainsi que celles des partenaires au développement dans la zone de Bakassi. En effet, des projets aussi prioritaires les uns que les autres avaient déjà été identifiés en matière d’administration du territoire, d’éducation, de santé, les besoins en eau potable, électricité, agriculture, élevage, pêche, communication, défense, tourisme, forêts, urbanisme ; bref, tout était à faire ou à refaire. Il fallait réunir au bas mot 246 milliards de f.cfa pour rendre rapidement la zone viable. Un véritable défi. A l’heure qu’il est, c’est à dire deux ans seulement après, les fruits ont tenu la promesse des fleurs, affirme Jacob Lekumze Ketuna, président du Comité de coordination et de suivi des projets prioritaires à réaliser à Bakassi. Selon lui, pratiquement tous les projets programmés ont été réalisés. C’est ainsi que de nombreuses infrastructures ont déjà été construites : des salles de classes, des centres de santé, des camps de gendarmerie, dans l’enseignement, tous les cycles sont représentés. Le bitumage de l’important axe routier Kumba-Mundemba-Isangele, Akwa dont le coût des travaux est estimé à quelque 130 milliards de f.cfa, va certainement démarrer avant la fin de cette année. Même le secteur de la communication, jadis parent pauvre, va bénéficier d’importants crédits. Bientôt les signaux radio et télé des medias camerounais vont arroser Bakassi uniquement couvert actuellement par les medias nigérians. L’Unesco est même en train de contribuer à la construction d’une radio communautaire à Isangele. Néanmoins le Comité exhorte le Mincom à poursuivre son implantation dans la zone de Bakassi, notamment en construisant une station relais FM et Tv à Issobo. S’agissant de l’important secteur de la défense qui conditionne tout, le BIR, le bataillon d’intervention rapide qui a remplacé l’année dernière l’opération Delta, dispose en ce moment d’importants moyens matériels et humains. Il s’est déjà déployé sur le plan géographique à Jabane II, au Rio del Rey, à Akwa, à Issobo. En clair, l’effort de développement de Bakassi n’a fait que s’accélérer et deux ans après la rétrocession, il est de plus en plus visible, rendant du même coup irréversible la souveraineté du Cameroun sur cette région pleine de promesses. NDZINGA AMOUGOU

Bakassi: Le développement s’accélère

Depuis deux ans, les constructions se multiplient à travers la péninsule. 23mars 2010. Voilà bien une date qui est rentrée dans l’histoire. Ce jour-là en effet, le général de division, chef d’état major des Armées, René Claude Meka, a procédé à l’inauguration de la route Mundemba-Akwa, en passant par Isangele, dans la péninsule de Bakassi. Un tronçon de 75 km, avec une demi-douzaine de ponts et recouvert de latérite, qui a permis de rallier définitivement Bakassi au reste du pays. Elle permet surtout désormais aux populations d’effectuer le trajet plus sereinement. Avant son aménagement, il fallait, selon le témoignage d’Elisabeth Iselé, maire de Mundemba, « emprunter un sentier caillouteux de Mundemba à Isangélé, puis des pirogues ou des chaloupes d’Isangele à Akwa. Le trajet pouvait durer quatre à six heures et beaucoup de personnes ont perdu la vie à cause du mauvais état des routes ». Désormais, en roulant à une vitesse de 40km/h, on met une heure dix minutes pour parcourir cette distance. Cette route, qui aura coûté près d’un milliard de F, fait partie des projets de développement prévus par le gouvernement. Dans un rapport du Comité de coordination et de suivi des projets prioritaires à réaliser dans la zone de Bakassi paru en 2008, les infrastructures routières se taillaient la part du lion dans le budget de financement du développement de la presqu’île, avec pas moins de 126 milliards F sur un total de 246 milliards F. On notera donc le projet de construction d’une route bitumée reliant Kumba à Kombo Abedimo (Akwa) en passant par Mundemba et Isangele. Longue d’environ 250 km, elle devrait faciliter la réalisation d’autres projets. A cela s’ajoute la réhabilitation des infrastructures routières, l’entretien et l’ouverture des routes en terre ainsi que des routes secondaires. Mais aussi, la construction de débarcadères modernes et des quais de cabotage auxquels pourraient s’ajouter la construction d’un héliport et d’un aérodrome. A long terme, il est prévu la construction d’un port pour viabiliser définitivement la zone. Sur le plan de l’éducation et de la santé, le gouvernement et ses partenaires auront veillé à la construction et à la réhabilitation d’une centaine d’écoles primaires et maternelles. A ce sujet, après avoir inauguré en 2008 une école et un centre de santé, l’Union Européenne a signé, il y a un an, un contrat avec le génie militaire. Le programme, d’un montant total d’environ 2,6 milliards F, vise la réalisation d'infrastructures sociales dans ces localités. Lors de la signature de ce contrat, un délai de 17 mois a été arrêté pour la mise en œuvre de ce projet qui prévoit la construction et l’équipement de 18 salles de classe avec blocs administratifs et toilettes ; la réhabilitation et l’équipement de 4 salles de classe ; la construction de 14 logements d'astreinte pour les instituteurs, la construction de deux impluviums dans les écoles et l’aménagement d’un quai ou débarcadère. Il est également envisagé la construction d'un centre de santé et d'un bloc de trois logements avec latrines à Jabane II ainsi que la réhabilitation et l'équipement de 12 autres salles de classe à l'école publique et au CES de Jabane II. Lors d’une visite à Bakassi en fin d’année dernière, Jacob Lekunze, conseiller spécial du Premier ministre et président du comité, avait rassuré les populations que les projets prévus ont été réalisés à 80%. Centres de santé intégrés, compagnies de gendarmerie ainsi que logements d’astreinte pour officiers, bureaux administratifs, maisons de la femme, salles de classe, Sar/SM, Cetic, facilitent déjà le quotidien des populations de cette zone. En attendant d’autres constructions. Josiane R. MATIA

Jacob Lekunze Ketuna: « Tous les projets programmés ont été réalisés »

Jacob Lekunze Ketuna, président du Comité de coordination et de suivi des projets prioritaires à réaliser à Bakassi. Depuis la rétrocession de Bakassi à l’Etat du Cameroun, un plan d’action de projets prioritaires à réaliser a été présenté. Où en sommes-nous avec son application ? On a divisé ce plan en différents programmes. Il y avait des projets immédiats, des projets à court terme, des projets à moyen terme et des projets à long terme. Nous sommes en train de terminer tous les projets à court terme qui représentent plus de la moitié du budget consacré à cette zone. Tous les projets programmés ont été réalisés. Nous avons construit des salles de classe, des centres de santé, des districts de santé. Pour la sécurité, nous avons construit des camps de gendarmerie, le Bir y est également bien installé. Tous les services de sécurité sont présents. Les ministères ont fait aussi quelque chose dans cette région. Est-ce à dire que l’administration commence à s’installer à Bakassi ? L’administration centrale oui. Comme le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Tous les chefs d’unités administratives sont installés. Plus de trois quarts de leurs bureaux sont déjà construits. Pour l’enseignement, je crois que tous les cycles sont représentés, le primaire comme le secondaire, avec les enseignants. Toutes ces réalisations rentrent dans les projets définis à court terme parce que nous voulons que Bakassi atteigne le niveau de développement des autres arrondissements de la région du Sud-Ouest. Au-delà des projets réalisés, deux ans après la rétrocession, qu’est-ce qui reste à faire ? A moyen terme, c’est la route qui est très importante. Ça coûte cher mais on va goudronner la route de Kumba-Mundemba-Isangele, Akwa. Le coût de ces travaux est estimé à près de 130 milliards de francs. Nous sommes en train de négocier afin que les travaux commencent avant la fin de l’année comme le Premier ministre l’a déclaré quand nous étions à Kumba. L’autre chose, c’est la communication. Il n’y a pas encore de signaux de radio et de télévision des médias camerounais. Les populations suivent les médias du Nigéria. Nous sommes en train d’achever toutes les installations pour que d’ici la fin de l’année, les zones de Kumba et de Fako soient couvertes. Les bâtiments sont prêts et les appareils également. Ce n’est que l’installation qui reste pour que le signal soit effectif. L’autre projet en matière de communication, c’est le télé-centre communautaire qui va être construit cette année. L’Unesco finance la construction d’une radio communautaire à Isangele. Il y a quelque temps, une affaire de pirates remettait en cause la sureté de la presqu’île, qu’en est-il réellement de la sécurisation de cette région? Le problème de pirates est un problème international. A Bakassi, la sécurité a été renforcée. Il y a plus d’un an et demi qu’il n’y a plus eu d’incidents parce qu’il y a le Bir qui assure la sécurité ainsi que la police des frontières et la gendarmerie. La sécurité est une priorité internationale que nous essayons d’assurer au quotidien. Vous avez effectué une visite récemment à Bakassi. Comment les populations nigérianes qui y vivent perçoivent tous ces changements ? Il n’est pas facile d’apprécier leurs jugements. Nous étions à Bakassi avec l’ambassadeur de l’Union européenne au Cameroun. Plusieurs d’entre eux nous ont dit qu’ils sont nés à Bakassi, beaucoup d’entre eux y ont grandi. Ils disent que avec l’amélioration des conditions de vie, ils vont y demeurer. C’est en 2013 qu’on va rendre cette question publique. Ceux qui vont vouloir rentrer vont rentrer, ceux qui vont vouloir rester vont rester. Je pense que la majorité va rester. Propos recueillis par Ndzinga Amougou, Eugène Calliope SHEMA

Confiance et coopération

En consacrant le retrait et le transfert d’autorité dans la péninsule de Bakassi, les cérémonies du 14 août 2008 à Caladar ont constitué une étape cruciale dans le processus de la mise en œuvre de l’arrêt de la Cour Internationale de Justice du 10 octobre 2002 relatif au règlement pacifique et juridique du contentieux frontalier terrestre et maritime entre le Nigéria et le Cameroun. L’heureux aboutissement de ce processus qui n’a pas encore totalement pris fin sur le terrain notamment avec les travaux de démarcation, est essentiellement marqué par une double volonté partagée au plus haut niveau des deux pays. En premier lieu celle d’établir et de renforcer la confiance réciproque. En second lieu celle de consolider la coopération bilatérale dans tous les domaines entre deux Etats ayant une longue frontière terrestre d’environ 2000 km, et deux pays ayant quelques similitudes et partageant des affinités. Dès le départ, cet esprit ressort clairement du communiqué publié à l’issue de la rencontre de Paris du 5 septembre 2002 entre les présidents Paul Biya et Olusegun Obasanjo en présence du secrétaire général des Nations-Unies, Kofi Annan. Les deux dirigeants exprimaient déjà leur détermination à restaurer les relations fraternelles et de bon voisinage entre le Cameroun et le Nigéria. Ils avaient également discuté des possibilités de coopération dans le domaine économique, y compris le partenariat entre sociétés, par exemple, dans les secteurs de l’eau et de l’électricité. Depuis lors, les chefs d’Etat du Nigéria et du Cameroun se sont rencontrés à maintes reprises, manifestant toujours leur engagement pour la solution pacifique et juridique malgré de multiples écueils, notamment à travers l’accord de Greentree conclu le 12 juin 2006. La présence récente du président nigérian Goodluck Jonathan au défilé du 20 mai 2010 à Yaoundé organisé dans le cadre des cinquantenaires est l’une des manifestations de cette confiance cultivée. Les échanges d’émissaires, les concertations ministérielles, la tenue de la grande commission mixte constituent également autant de marques de la même volonté de renforcement de la confiance parmi lesquelles rentrent la mise en œuvre par le Cameroun des mesures en faveur des populations dites concernées notamment à Bakassi. La consolidation de la coopération bilatérale dans tous les domaines constitue, à n’en point douter, l’un des objectifs majeurs. Elle vise le maintien de la paix, de la stabilité et de la sécurité entre les deux pays, et aussi dans la sous-région du golfe de Guinée où le Nigéria et le Cameroun occupent des positions stratégiques importantes. Elle vise aussi le développement des échanges économiques et socio-culturelles. Plusieurs projets apparaissent, à cet égard, comme des balises : la construction de la route transfrontalière Enugu – Abakiliki – Mamfé –Muntenguene ; la construction du pont sur le Mayo Tiel entre les localités de Demsa (région du Nord au Cameroun) et le Belel (Adamamou State au Nigeria) ; le transfert d’eau inter-bassins en vue de sauver le Lac Tchad de l’assèchement. D’ores et déjà, le Nigéria et la Cameroun ont eu à organiser de part et d’autre des journées économiques, celles de notre pays à Calabar du 18 au 25 octobre 2009 et celles du Nigéria à Daouala en mars 2009. Le Nigéria et le Cameroun ont des potentialités pour aller encore plus loin avec le dynamisme reconnu de leurs opérateurs économiques. La confiance et la coopération constituent ainsi une autre facette de l’exemplarité de la paix rétablie par la solution pacifique et juridique de l’affaire Bakassi. ESSAMA ESSOMBA

Perspectives optimistes pour la paix

Le regard de Guy Roger Eba’a, auteur de l’ouvrage « Affaire Bakassi, genèse, évolution et dénouement de l’affaire de la frontière terrestre et maritime Cameroun-Nigeria (199?-2002). L’Accord de Greentree signé le 12 juin 2006 au Domaine Greentree Estates à Manhasset, Etat de New York par les présidents Paul Biya et Olusegun Obasanjo, en présence de Kofi Annan, alors secrétaire général de l’ONU, des représentants des Etats-Unis, de la France, du Royaume Uni de Grande Bretagne et de l’Allemagne ne pourra jamais être oublié lorsqu’on parle de l’affaire Bakassi. Une affaire longue d’une dizaine d’années et définitivement jugée le 10 octobre 2002 par la Cour Internationale de Justice. Dans cet accord, le Nigeria dont certaines personnalités avaient dans un premier temps rejeté le verdict de la CIJ, selon le Pr Alain Didier Olinga dans son livre « L’Accord de Greentree du 12 juin 2006 relatif à lapresqu’île de Bakassi », reconnaissait à l’article 1er, la souveraineté du Cameroun sur Bakassi, conformément à l’arrêt de l’organe judiciaire principal de l’ONU. A l’article 2, le Nigeria s’engageait à retirer l’ensemble de ses forces armées de la presqu’île de Bakassi dans les soixante jours à compter du 12 juin 2006. Mère patrie Le 14 août 2006 à Akwa, chef lieu de l’arrondissement de Kombo A Bedimo séparé du Nigeria par l’Akwayafé, le Nigeria retire officiellement ses troupes et son administration d’une zone équivalant à 80% de la partie occupée. Le transfert d’autorité au Cameroun a également lieu à cette occasion. La cérémonie pleine d’émotion est présidée par le représentant du secrétaire général des Nations Unies Sir Kieran Prendergast, par ailleurs président de la commission de suivi de l’Accord de Greentree, en présence de Maurice Kamto, ministre délégué auprès du ministre de la Justice, chef de la délégation camerounaise et Bayo Ojo, procureur général et ministre fédéral nigérian de la justice. Le document officiel du retrait précise que ces opérations ne s’appliquent pas à la zone constituée de Jabanè, Idabato et Akwabana. Cette zone entièrement occupée par le Nigeria sera transférée plus tard au Cameroun. Le 14 août 2008 cette fois à Calabar au Nigeria, le retrait définitif du Nigeria des 20% de la péninsule restés occupés après le premier retrait du 14 août 2006 et le transfert d’autorité au Cameroun ont lieu dans le calme. Le Nigeria a respecté ses engagements. Le Cameroun aussi, lui qui a pris l’engagement de garantir aux ressortissants nigérians installés à Bakassi l’exercice des libertés et droits fondamentaux consacrés par le droit international des droits de l’homme. Cet engagement avait déjà été pris pendant les audiences par Amadou Ali l’agent de la République du Cameroun. Le Cameroun s’engageait aussi à ne pas chasser les Nigérians de Bakassi et à ne pas les forcer à changer de nationalité. Il s’engageait à respecter leur liberté, à les laisser poursuivre leurs activités agricoles ou piscicoles ; à protéger leurs droits coutumiers et fonciers ; à protéger leurs biens et à ne pas prélever de manière discriminatoire des impôts. 14 août 2013 : fin du régime spécial Afin de donner aux Nigérians vivant dans la zone transférée le 14 août 2008 le temps de se préparer et de se décider sur leur sort, le Cameroun a également pris à Greentree l’engagement d’appliquer à cette zone un régime dit spécial de cinq ans, non renouvelables. Le Cameroun doit faciliter aux autorités nigérianes l’accès à leurs populations ; autoriser les forces de police nigérianes en uniforme en collaboration avec la police camerounaise avec un minimum de formalités à accéder à la zone pour enquêter sur des infractions impliquant des citoyens du Nigeria ;il ne doit pas leur appliquer sa législation douanière ou celle relative à l’immigration ; il doit enfin accorder le passage inoffensif dans ses eaux, des navires civils nigérians. L’Accord de Greentree dispose qu’à la fin de la période du régime spécial transitoire le 14 août 2013, le Cameroun exercera en toute plénitude ses droits de souveraineté sur cette zone. En attendant, le principal défi à relever est celui de la sécurité. Depuis l’installation dans la presqu’île du BIR : Bataillon d’Intervention Rapide, une troupe d’élite, les bandits et les pirates ont reculé. Ils sont chaque fois mis en déroute par le BIR. Mais au regard des énormes richesses du golfe de Guinée : pétrole, gaz, produits halieutiques…il est illusoire de penser que ces attaques vont disparaître d’elles-mêmes. D’où la nécessité pour les pays riverains avec l’appui des principaux clients et consommateurs de pétrole, de se mettre ensemble, pour relever ce défi dans l’intérêt de la paix et du développement dans le golfe de Guinée où se trouve Bakassi.




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