Tchad - Élections présidentielles: 14 opposants en détention pour avoir manifesté contre un sixième mandat consécutif d’Idriss Deby Itno

Par Claude Paul TJEG | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 10-Feb-2021 - 11h41   8550                      
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Le maréchal Idriss Déby archives
Ces derniers seront jugés le lundi 15 février 2021.

Le Samedi 6 février 2021, jour de l’officialisation de la candidature d’Idriss Deby Itno à un 6e mandat consécutif, plusieurs opposants  tchadiens ont bravé l’interdiction de manifester énoncée par les autorités administratives. Ces derniers ont pris d’assaut les rues de la capitale tchadienne pour réclamer une alternance au sommet de l’État ainsi que davantage de justice sociale. Malheureusement comme on pouvait s’y attendre, cette manifestation qui se voulait pacifique a été réprimée à coup de gaz lacrymogènes par la police. Par la même occasion, les forces de maintien de l’ordre ont également procédé à l’arrestation de 14 leaders d’opposition accusés de trouble à l’ordre public, coup et blessures volontaires et destruction des biens. Ces derniers ont été placés sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de N’djamena en attendant leur procès prévu le 15 février prochain.

«Parmi les personnalités placées sous mandat de dépôt, on retrouve une figure de la société civile, Mahamat Nour Ahmed Ibedou, secrétaire général de Convention tchadienne de défense des droits humains (CTDDH). Quant à Succès Masra, le leader du parti Les Transformateurs et l'un des opposants les plus virulents au régime, il s'est réfugié samedi à l'ambassade des États-Unis pour échapper à des policiers.

Tôt ce lundi, la Commission nationale des droits de l’homme a tenté de convaincre l’opposant de sortir de l’ambassade où il se trouve depuis samedi. Succès Masra a opposé un refus, exigeant la libération de ses compagnons arrêtés. Les 14 manifestants interpellés samedi devaient être présentés en fin de matinée au procureur. Mais pendant qu’ils attendaient d’être auditionnés, un avocat a surpris des gendarmes en train de remplir des mandats de dépôt. Ce qui a provoqué une grosse colère dans les rangs des défenseurs des manifestants. La tension est alors montée au sein du palais de justice obligeant le procureur à renvoyer les prévenus à la police sous les encouragements de nombreux soutiens. Ils ont été ramenés plus tard dans la journée pour être placés sous mandat de dépôt. Le procès de la marche interdite aura lieu lundi prochain», lit-on sur la plateforme numérique de RFI.

Une situation qui est également violemment critiquée par l’ONG Amnesty International qui y voit un mauvais signal pour les élections présidentielles qui auront lieu le 11 avril 2021.

 

 

 

Auteur:
Claude Paul TJEG
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