... je voudrais dire à ces jeunes qui chantent le makossa actuellement d’être plus……. En fait, je veux parler de la pornographie que l’on trouve dans le makossa, et par extension, la musique camerounaise : bikutsi, manganbeu, assiko etc…

Dina Bell avoisine ses 25ans de carrière musicale. Depuis son premier succès «Yoma yoma» (qui veut dire épave), en 1978, jusqu’en 2002, il en est à son douzième album. Le treizième est pour cette année 2002. Après "Yoma yoma", il y’a eu «Bemba yo», «osi di am mba», «longè», «Mboa», «Mpoko, mpoko», etc... ;jusqu’à «tempête», le dernier album. Pas très changeant dans ses compositions, toujours fidèle à lui-même. Vos débuts? Avant d’être connu par le grand public, j’ai été choriste à l’église, et chanteur au collège. Je crois que je ne suis pas tombé dans la musique n’importe comment. Mes parents et grands-parents étaient musiciens. Mon papa a écrit beaucoup de cantiques pour l’église baptiste camerounaise. La musique, je l’ai dans la peau, et je souhaite qu’il en soit ainsi de mes enfants et petits enfants. Vous parlez d’église, ça veut dire que vous êtes croyant? Oui, croyant et pratiquant, mais pas dans une secte. Sur quelle base se fait le choix de vos musiciens? Mes musiciens, je les choisis parmi mes amis, tels que Ebeny, Donald Wesley, Toto Guillaume…… Et avec eux, je chante l’amour, les joies et les peines de l’amour. Pas de politique. N’est-ce pas avec eux que vous formiez dans les années 80 «l’équipe nationale»? Oui! C’était notre équipe nationale, il y’avait donc, Ebeny Donald Wesley, Aladji Touré, Toguy, Lobe Valery, J-C Naimro, et même Jacobs Devarieux qui a aussi joué dans cette équipe nationale. Il a beaucoup accompagné P. D Tchakounté dans ses œuvres, comme guitariste et arrangeur. Retrouvera-t-on «l’équipe nationale» dans une prochaine réalisation ? Pourquoi pas? Naimro est dans les Kassav, mais je peux faire appel à lui, ainsi que Devarieux. Il est vrai que la programmation a pris le dessus sur la batterie. Je peux toujours appeler Wesley pour faire quelque chose en live, Ils seront les bienvenus dans la réalisation de mon album. Pas mal de musiciens font du makossa. Comment qualifiez-vous le vôtre? Qu’est ce qui fait la différence ? C’est une question que j’attendais ! Oui, oui ! Le temps passe, et les choses évoluent. Mais seulement, je voudrais dire à ces jeunes qui chantent le makossa actuellement d’être plus……. En fait, je veux parler de la pornographie que l’on trouve dans le makossa, et par extension, la musique camerounaise : bikutsi, manganbeu, assiko etc…. Je leur demande d’être un peu plus cool! De donner des textes plus instructifs, moralisateurs, que des textes pornographiques. Parce que j’ai compris que quand on chante «pornographiquement parlant», ça passe beaucoup, mais ça ne doit pas être une fin pour un artiste qui se dit artiste, qui doit être conseiller et moralisateur. Que faites-vous quand vous n’êtes pas en studio ? La musique me prend beaucoup de temps. Oui! A part le studio, c’est des concerts. Je suis un père d’enfants. Je donne beaucoup de temps à mes enfants. Les compositions musicales me prennent beaucoup de temps. C’est moi qui compose toutes mes chansons. On me reproche de ne pas reprendre les chansons des autres. Je l’ai fais une fois, j’ai repris une chanson d’un vieux papa. Loba lobe l’Amour, dans « Nika na nika », l’album avant tempête. Ce n’est pas exclu mais en attendant… Vous nous préparez quelque chose? Un nouvel album? Je suis en train de... Oui, je l’ai appelé «tobo tobo» c’est à dire : «quelque chose de spécial». Je travaille avec Guy Bilon pour la réalisation, Guy Nsamè à la base, Dominique aux claviers, et un jeune que j’ai découvert qui s’appelle Belmont qui fait les guitares. Avant que l’album ne sorte, je vais faire appel à mon ami Toguy, pour d’autres guitares. C’est pour le mois de mai en principe. Et c’est ma production. Vous avez déjà pense à chanter en duo? Oui, je vais reprendre « Sophie » avec Ben Decca. Ce sera même un trio, parce qu’il y’aura aussi Henri Djoh. On vous prend pour un grand timide. Je suis calme, pas timide (rire…) Comment expliquez-vous le succès de « Yoma yoma »? Est-ce parce que c’était votre première apparition au public camerounais? Oui, on découvrait Dina Bell. Il y avait les aînés comme Ekambi Brillant, Tokoto Ashanti, Misse ngoh, etc…et après cette vague, est venue celle qui commençait avec Dina Bell, Bill Loko…. en 1978. « Yoma yoma », c’était la révélation, après il y’a eu « Bemba » qui a aussi mis son cachet. La nouvelle génération vous appelle « Bazor » ; d’où vient ce nom? Bazor, c’est mon petit nom depuis l’enfance. Ce n’est pas un diminutif de quoi que ce soit. Je me le suis choisi depuis l’école primaire à Akwa. Il m’a suivi jusqu’au collège, toujours à Akma (rire…) Je suis un fidèle d’Akwa (à Douala). Vous avez un look à vous, et.. Je sais que vous voulez parler de ma casquette (rire…). Les gens m’ont adopté avec elle, à telle enseigne que quand je sortais sans elle sur scène, on me disait : « non, non, non. où est le ’Dina Bell’? » Donc je l’ai aussi adopté, ainsi que le tissu pagne, comme tenu de scène. A l’époque ou vous avez fait une publicité d’une bière de chez nous, il y’a eu une rumeur, comme quoi, vous étiez porté sur la chose, c’est à dire l’alcool. Non mais ça c’est des histoires! J’ai une vie privée, je ne suis pas dans la drogue, j’aime bien fumer une cigarette, boire de temps à autre ma petite bière, et écouter un disque comme monsieur tout le monde! Mais ça ne veut pas dire que je sois emporté par ces choses là! Qu’est ce que l’homme Dina peut nous dire que le public ignore ? Ce que le public ne sait pas, et que je vais dire tout haut ici est que : avoisinant mes 50ans, je suis toujours célibataire. J’ai fais mes enfants, ma fille aînée a 19 ans bientôt, euh.. . Ca ne veut pas dire que je crains le mariage ! J’ai déjà essayé, mais je crois que je n’ai pas encore trouvé la mienne ! Donc je suis vieux garçon ! (rire…….) Puis, il y’a que je suis quelqu’un de très respectueux. Pas rancunier, mais je m’énerve très fort. Et ce qui m’attire chez les autres, c’est le respect et l’amour. Merci à vous, Cameroon–Info.Net !