Un "prince" en colère contre les Elites Bamouns

Par | Correspondance
- 15-Sep-2004 - 08h30   71111                      
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Il publie une lettre ouverte aux "Elites Bamouns"
Mesdames et Messieurs, Permettez-moi de présenter le constat amer sur la situation sociale des populations du noun, que j’ai observé lors de mon dernier voyage dans notre département, de vous éclairer sur sa population que vous avez abandonné et pour qui vous ne manquez pas de mépris. Lorsque l’on se rend dans l’ensemble du département du Noun, l’on a l’impression qu’il avance en reculant. La misère, la mendicité, le sida sont les fleaux qui rongent et tuent aujourd’hui nos frères, sœurs, pères et mères. Les faits constatés sont effroyables : - Plus de 90% de la population active est au chômage. Il existe une mendicité extrême qui ne dit pas son nom, un exode massif consécutif à la pauvreté du tissu économique de notre département. Bien que le coup fatal ait été la baisse significative des cours du café il y a plusieurs années et le rendement médiocre de nos cultures vivrières ( l’exemple de la tomate) qui faisait la fierté du Noun, Il n’existe de la part des "élites Bamouns", aucun véritable projet communautaire accompagné d’une véritable éducation des populations. Il est tout aussi inexplicable que 80% environ des taximen voitures comme motos dans les villes de Douala et Yaoundé soient du Noun. - Un élément de nécessite humaine, à savoir l’eau potable est inaccessible à plus de 98% de nos populations. Le grand nombre de décès récents suite au choléra sont une triste preuve de votre indifférence messieurs et mesdames "les élites". - Quelle hypocrisie que de voir vos voisins immédiats de quartiers dans vos villages respectifs croupis dans une misère révoltante, mourir pour manque de soins médicaux de l’ordre 1000 Francs Cfa, alors que certains d’entre vous se ventent de fêter leurs milliards. - Le département du Noun a le taux de séropositivité le plus élevé du Cameroun. 3/5 de nos parents meurent aujourd’hui de Sida. Les programme de sensibilisations contre ce fléau, qui existe chez nos amis et voisins Bamilékés sont absents chez nous. Vous "les élites Bamouns" prenez un malin plaisir à vous divertir devant le cinéma que vous offrent nos frères et sœurs quand vous arrivez avec vos grosses voitures au village et que, ces derniers se regroupent pour vous demander trois cent francs CFA que vous ne les accordez même pas. A la veille des festivités traditionnelles du Ngouon prochain, je ne serais pas étonné lors du déroulement de celles-ci de vous voir venir vous donner une quelconque importance, occupant les premières loges des tribunes d’apparats, alors que les invités de marque du peuple Bamoun, les habitués du Ngouon, ainsi que leurs amis se moquent de vos soit disant Hora quand ils s’appercoivent que Foumban n’a pas changé d’un iota depuis l’avènement à nouveau des festivités du Ngouon. Comme il est dit quelque part que le ridicule ne tue pas le noir, je ne suis pas surpris que vous n’en soyez pas gênés. Prince Njoya Seidou Résident à Beverly hills, Californie Opérateur Economique




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