Violences post-électorales au Gabon: un ancien député condamné à 6 ans de prison

Par Agence France Presse | AFP
Libreville - 23-Jul-2019 - 12h50   3104                      
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Des supporters de Jean Ping lors des manifestations post-électorales, à Libreville le 31 août 2016 AFP/MARCO LONGARI
L'ancien député gabonais Bertrand Zibi Abeghe, accusé d'être impliqué dans les violences post-électorales qui ont secoué le Gabon en août 2016, a été condamné mardi à Libreville à six

L'ancien député gabonais Bertrand Zibi Abeghe, accusé d'être impliqué dans les violences post-électorales qui ont secoué le Gabon en août 2016, a été condamné mardi à Libreville à six ans de prison ferme, a indiqué à l'AFP un de ses avocats.

"Le tribunal correctionnel de Libreville a condamné M. Zibi Abeghe à six ans de prison" ferme, a déclaré son avocat Charles-Henri Gey, joint par téléphone.

"Nous allons faire appel de cette décision de justice, nous allons continuer à nous battre afin que l'innocence de M. Zibi soit reconnue par les juges", a-t-il ajouté.

M. Zibi a été reconnu coupable de "violences et voies de fait" et "détention illégale d'arme à feu", mais a été relaxé des chefs d'accusation suivants: "instigation aux actes et manoeuvre de nature à provoquer des troubles ou manifestations contre l'autorité de l'Etat" et "non-assistance à personne en danger".

Au cours du procès de M. Zibi - qui s'est déroulé début juillet, soit près de trois ans après son arrestation - le ministère public avait requis une peine de dix ans d'emprisonnement.

Bertrand Zibi, député du parti au pouvoir (Parti démocratique gabonais, PDG) en avait démissionné avec fracas au cours d'une réunion publique en présence du président Ali Bongo Ondimba en juillet 2016. Une sortie très médiatisée, juste un mois avant la présidentielle du 27 août 2016 qui a abouti à la réélection contestée d'Ali Bongo.

Il avait été arrêté le 31 août 2016, au siège du candidat de l'opposition Jean Ping, lors des violences ayant suivi la proclamation de la victoire du président sortant: manifestations, interpellations par centaines, Assemblée nationale incendiée, assaut des forces de sécurité contre le QG de Jean Ping.

Au cours des violences, le gouvernement avait fait état de trois morts. Une partie de l'opposition et de la société civile affirme avoir identifié une trentaine de morts et parle de disparus.

Petit pays pétrolier d'Afrique centrale, le Gabon est dirigé depuis 2009 par Ali Bongo Ondimba, qui se remet actuellement d'un accident vasculaire cérébral survenu fin octobre 2018. Il a succédé à son père, Omar Bongo Ondimba, qui était arrivé au pouvoir en 1967.



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Agence France Presse
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