Il y a un an de cela, Sergio Mattarela, président de la République d’Italie, était en visite au Cameroun. Au cours de son passage en territoire camerounais, toute la presse nationale s’était mobilisée. Ceci malgré le fait que le Gouvernement du Cameroun, via le ministère de la Communication, a invité la presse locale toutes tendances confondues, question de faire des échos retentissants à la hauteur de cet évènement d’envergure. Ceci malgré le contexte de précarité dans lequel vit la presse nationale privée. Celle-ci, nonobstant aucune contrepartie ou presque, s'était investie à fond durant  tout le séjour du président italien.

Seulement, un an plus tard, c’est autour de Paul Biya, de prendre le chemin de Rome, sur invitation du président Mattarela. Accompagné de son épouse et de plusieurs membres du Gouvernement, seule la « presse présidentielle », celle qu’on peut contrôler, a été conviée pour couverture médiatique, constate le quotidien Le Messager du vendredi 24 mars 2017. Résultat des courses,  c’est en vain que l’on cherche dans le presse internationale l’écho de cette visite d’Etat du président Paul Biya en Italie.

« Qu’on nous comprenne bien, nous ne demandons pas que le chef d’Etat paye le voyage des journalistes de la presse dite privée pour aller couvrir cette visite en Italie ou qu’il remplisse son avion de journalistes pour les emmener avec lui en Italie, comme le font ses homologues du Kenya, Sénégal, Cote d’Ivoire ou Sud-Africain », peut-on lire dans le journal. En outre, Le Messager, pour sa part, aurait souhaité que des facilités soient crées pour que les journalistes de la presse privée soient accrédités par le pays hôte. « Et ça le Gouvernement peut le faire, sans que pour autant sans que pour autant on ne lui demande de financer les billets d’avion ».

Par ailleurs, a en croire certaines sources, des centaines d’étudiants se seraient rendus en Italie par le canal de la présidence, tous frais payés « pour applaudir l’arrivée du Chef de l’Etat et de son épouse ».