Abdoulaye Diop, Ministre malien des Affaires étrangères: "Que la Côte d'Ivoire cesse d'être une base arrière pour déstabiliser le Mali"

Par AA / Bamako / Amarana Maiga | AA
BAMAKO - 27-Sep-2022 - 18h25   4892                      
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Abdoulaye Diop Archives
Les autorités Maliennes ont appelé la Côte d'Ivoire à cesser d'être "une base arrière pour déstabiliser le Mali", a déclaré Abdoulaye Diop ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale dans une interview accordée à VOA.

Le diplomate malien a d'abord justifié que : « Tout dépend de la façon dont on prend la chose. Il est important de comprendre que ces mercenaires ivoiriens qui sont arrivés le 10 juillet à Bamako, sont arrivés sans notification préalable, sans l'accord des autorités, avec des armes de guerre », ajoutant qu'« aucun pays sérieux n'admettait que des hommes en armes arrivent dans le pays dans ce contexte sécuritaire tendu dans ces conditions-là ».

Et Diop d'ajouter : « C'est dans cette situation qu'ils (soldats ivoiriens) ont été détenus et l'affaire a été transmise à la justice qui les a mis sous mandat de dépôt ».

« Malgré cela, en guise de bonne foi et tenant compte de la complicité et la densité de nos relations avec la Côte d'Ivoire, le Mali s'est dit ouvert à un règlement par la voie diplomatique guidée par le dialogue. Je crois que ces deux voies sont parallèles et se poursuivent », explique Diop dans une interview accordée à la Voix de l'Amérique.

C'est dans ce contexte, dit-il, « que nous avons procédé le 03 septembre dernier à la libération de trois femmes soldats du contingent, ce qui laissait présager des discussions plus approfondies pour la suite des éléments, qui pour le Mali, implique la nécessité d'avoir un certain nombre d'engagements de garantie du fait que la Côte d'Ivoire cesse d'être une base arrière pour déstabiliser notre pays ».

Les autorités maliennes avaient récemment réclamé à la Cote d’Ivoire une contrepartie pour la libération de 46 soldats détenus à Bamako depuis le 10 juillet dernier, en considération de trois femmes libérées récemment, avait fait savoir le Colonel Assimi Goïta, président de la Transition.

Goïta a souligné qu’au même moment où la Côte d’Ivoire demande la libération de ses « soldats », continue de servir d’asile politique pour certaines personnalités maliennes faisant l’objet de mandats d’arrêt internationaux émis par la justice.

Malheureusement, a-t-il dit, « ces mêmes personnalités bénéficient de la protection de la Côte d’Ivoire pour déstabiliser le Mali ».

D’où la nécessité, affirmait Goïta, « d’une solution durable à l’opposé d’une solution à sens unique qui consisterait à accéder à la demande ivoirienne sans contrepartie pour le Mali ».

La Côte d'Ivoire a pour sa part saisi la Commission de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

« Pour nous, il ne s'agit pas d'un dossier indifférent. Le Mali est engagé avec la CEDEAO dans le cadre du processus de transition, mais cette question telle qu'elle a été emmenée à la CEDEAO, nous semble être biaisée et les décisions qui sont sorties de ce sommet extraordinaire qui s'est transporté à New York seront appréciées par le Gouvernement du Mali qui s'exprimera officiellement sur cette question », a déclaré Abdoulaye Diop ministre des Affaires étrangères.

Il a ajouté, cependant, que « nous pensons que c'était pratiquement un tribunal contre le Mali, parce que le Mali n’a pas été entendu pendant cette discussion, on ne sait pas sur quelles bases ces décisions ont été prises. Et toutes les décisions qui ont été prises sont juste en faveur de la Côte d’ivoire » .

 

AA / Bamako / Amarana Maiga





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