Burkina Faso: Damiba a proposé sa démission sous sept conditions (médiation)

Par AA/Ouagadougou/Dramane Traoré | AA
Ouagadougou - 02-Oct-2022 - 22h24   6978                      
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Paul-Henri Sandaogo Damiba Getty Images
Les conditions ont été acceptées par le capitaine Traoré

Le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, renversé vendredi par un groupe de militaire, a proposé, dimanche, sa propre démission, tout en posant sept conditions qui ont été acceptées par le capitaine Ibrahim Traoré, qui a fait le putsch, ont annoncé dans une déclaration, les médiateurs de cette crise.

Face à la situation qui était tendue, depuis samedi, entre les soldats de Traoré et ceux restés fidèles à Damiba, les communautés religieuses et coutumières ont été amenées à effectuer une médiation entre les belligérants.

"Suite aux actions de médiation menées par lesdites communautés, le Président Paul-Henri Sandaogo DAMIBA a proposé lui-même sa démission afin d’éviter des affrontements aux conséquences humaines et matérielles graves", lit-on dans la déclaration des faitières des communautés religieuses et coutumières qui a opéré la médiation.

La déclaration est signée du Ouidi Naaba Kiiba pour le compte de la communauté coutumière, de El Hadj Moussa Koanda, président de la fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) et du Pasteur Henri Yé, président de la fédération des églises et missions évangéliques (FEME).

Dans la déclaration, il ressort que Damiba a posé sept (7) conditions à savoir, la poursuite des activités opérationnelles sur le terrain, la garantie de la sécurité et de la non-poursuite des Forces de défense et de sécurité engagés à ses côtés, la poursuite du renforcement de la cohésion au sein des forces armées et la poursuite de la réconciliation nationale.

Il a aussi posé la condition du respect des engagements pris avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEA), la poursuite de la réforme de l’Etat et la garantie de sa sécurité et de ses droits, ainsi que ceux de ses collaborateurs.

"Le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) le Capitaine Ibrahim Traoré a accepté ces sept conditions", ont soutenu les autorités coutumières et religieuses qui ont invité "la population au calme, à la retenue et à la prière pour notre chère patrie le Burkina Faso".

Le capitaine Ibrahim Traoré assurera l'expédition des affaires courantes de l'État jusqu'à la prestation de serment du nouveau président désigné par les forces vives de la Nation, a déclaré, dimanche, un de ses hommes, le capitaine Farouk Sorgho dans une déclaration à la télévision nationale.

 

** Traoré assure dirige le pays en attendant la désignation d’un nouveau président-

"Le Capitaine Ibrahim Traoré est chargé de l’expédition des affaires courantes de l’Etat jusqu’à la prestation de serment du Président du Faso désigné par les forces vives de la nation" a-t-il déclaré.

Dans un communiqué publié sur les plateformes numériques de la télévision publique (RTB), Traoré et ses hommes avaient annoncé que la mesure portant sur la fermeture des frontières aériennes est levée à compter de ce dimanche 02 octobre.

Traoré a également rencontré, dimanche soir, les secrétaires généraux des départements ministériels qu’il a invité à aller vite dans les dossiers urgents.

Dans un nouveau communiqué publié ce dimanche, la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest dit suivre "avec une grande préoccupation l'évolution de la situation" et "réitère sa ferme condamnation de la prise du pouvoir par la force". Elle a demandé aux forces de défense et de Sécurité d'éviter l’escalade et, en toutes circonstances, de protéger les civils.

"La CEDEAO demande l'arrêt des violences et des pillages de tous genres, qui ne peuvent être tolérés", soutient le peuple burkinabè dans sa quête de démocratie et, dans ce cadre, réaffirme son attachement au chronogramme adopté par le Sommet du 3 juillet 2022 qui prévoit le retour à l'ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024.

 

AA/Ouagadougou/Dramane Traoré

 

Burkina Faso's deposed president agrees to resign under certain conditions

Ousted Lt. Col. Paul-Henri Sandaogo Damiba demands to continue operational activities on ground, among others things, say community mediators

 

DOUALA, Cameroon (AA) - The former president of Burkina Faso, who has been unaccounted for since his overthrow on Friday, offered to resign under certain conditions, the West African nation's religious and customary communities announced in a joint statement on Sunday.

"Following the mediation actions carried out by the said communities, President Paul-Henri Sandaogo Damiba has himself proposed his resignation in order to avoid clashes with serious human and material consequences," they said in the statement.

According to the statement, Lt. Col. Damiba, who was overthrown by fellow junta members, demanded that the new junta, led by Capt. Ibrahim Traore, strengthen cohesion in the defense and security forces, as well as national reconciliation, and that he continue operational activities on the ground.

He also demanded that the junta respects the commitments made to the Economic Community of West African States (ECOWAS), that it continues to reform the state, guarantees his security and rights, and those of his collaborators.

"Burkina Faso is going through moments of uncertainty. In these difficult times, there is a risk of escalation with dramatic consequences," said community and religious leaders as mediators between the warring parties.

The West African country is undergoing its second coup in less than a year by members of the same junta, now led by Traore, who accuses his former leader of betraying the objectives of the previous coup and for sake of rapprochement with foreign forces.

People in Burkina Faso have been holding demonstrations since Thursday demanding the departure of Damiba amid accusations that he serves the interests of France, the country's former colonial power.

Traore said Saturday that his predecessor had taken refuge in a French military base in Ouagadougou, the capital of Burkina Faso, from where he planned to launch a counter-offensive.

The ousted military leader later denied this in a statement published on the social networks of the presidency, as French authorities also denied any involvement of its army in the events in Burkina Faso.

 

- Protests damage French Embassy

Local media and observers reported on Saturday and Sunday that the people had vandalized several French installations in the country, including the French Embassy.

Urging calm and calling on people to desist from these acts, Traore assured national television on Sunday that "the situation is under control and that things are gradually returning to order."

He also ordered the reopening of the land and air borders that were shut during the putsch.

"The President of the Patriotic Movement for the Safeguard and Restoration (MPSR), informs national and international opinion that the air borders are open as of today, 02 October 2022," he said in a statement.

Traore is currently in charge of the day-to-day running of the state until he is sworn in, according to the junta.

Several regional and African communities and the international community have condemned this new putsch in a country that has experienced several since its independence.

ECOWAS, in a new statement issued on Sunday, reiterated "its firm condemnation of the seizure of power by force."

It asked the defense and security forces to avoid escalation and, in all circumstances, protect civilians.

 

Aurore Bonny/AA





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