Burkina Faso: les tirs ont repris dans la zone résidentielle de la présidence. Des pourparlers sont en cours avec les militaires en "mouvement d’humeur" selon la Présidence

Par AA/Ouagadougou/Dramane Traoré | AA
Ouagadougou - 30-Sep-2022 - 15h38   6077                      
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Mouvements militaires a Ouagadou AA Images
Alors que la présidence burkinabè annonce des pourparlers avec les militaires en "mouvement d’humeur" depuis vendredi matin dans la capitale burkinabè, des tirs à l’arme lourde ont été entendus vendredi aux environs de 13H15 Gmt dans le quartier résidentiel Ouaga 2000, où se trouve le siège de la Présidence, ont confirmé à l’Agence Anadolu plusieurs habitants du quartier.

"Actuellement des militaires effectuent des tirs à l’arme lourde dans le quartier. Nous avons également aperçu une fumée qui se dégageait vers la Présidence", a expliqué un habitant joint au téléphone par l’Agence Anadolu.

Plusieurs autres habitants du quartier dont des journalistes ont confirmé ces tirs dans le bruit est perceptible depuis plusieurs kilomètres.

L’accès à la Présidence, la Primature et la télévision publique reste toujours bloqué par des soldats armés.

Aucune information sur les revendications des militaires n’était disponible vendredi jusqu’à 13H00.

La situation reste toujours confuse.

Dans la foulée des manifestations spontanées ont eu lieu à Ouagadougou pour soutenir les soldats en mouvement d’humeur. Les manifestants s’insurgent contre la dégradation de la situation sécuritaire et exigent le départ de la France au profit de la Russie.

La présidence burkinabè qui a qualifié cette situation de "mouvement d’humeur" a annoncé que des pourparlers étaient en cours pour ramener le calme et la sérénité au Burkina Faso.

"L'ennemi qui attaque notre pays ne souhaite que la division entre Burkinabè pour accomplir son action de déstabilisation", a indiqué le communiqué.

Des militaires burkinabè ont effectué des tirs en l’air ce vendredi matin dans la capitale à Ouagadougou, dans la capitale burkinabè où les accès à la Présidence, à la Primature et la télévision publique (RTB) sont bloqués depuis la matinée, selon le constat fait par le correspondant de l’Agence Anadolu sur place.

Ce mouvement d’humeur intervient cinq jours après une embuscade meurtrière contre un convoi humanitaire lundi, dans laquelle 11 soldats ont été tués selon un bilan toujours provisoire.

C’est ce vendredi que l’armée était censée fournir le bilan définitif jugé « très sérieux » mercredi par le ministre délégué à la défense Silas Keïta à l’issue du conseil des ministres.

Dans un communiqué, l’armée a annoncé que la conférence de presse pour fournir ce bilan est reportée à une date ultérieure.

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, président du Burkina Faso, s'est rendu jeudi, à Djibo (Sahel), pour soutenir et témoigner de sa compassion aux soldats du 14ème Régiment interarmes (14è RIA) victimes de l’embuscade de lundi à Gaskindé, alors qu’ils escortaient un convoi humanitaire, a annoncé la présidence burkinabè dans un communiqué.

Jeudi, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Bobo-Dioulasso dans la capitale économique située à l’Ouest du Burkina Faso pour dénoncer la "mauvaise gestion" de la crise sécuritaire.

Dans un bref communiqué, la Gendarmerie Nationale a informé le public que la cérémonie de sortie de la 48e promotion de l’Ecole Nationale des Sous-officiers de Gendarmerie initialement prévue ce vendredi 30 septembre 2022 à Bobo-Dioulasso, est reportée à une date ultérieure.

Le 24 janvier, l'armée du Burkina Faso a annoncé la destitution du président Roch Kaboré, la suspension de la Constitution, la destitution du Gouvernement, la dissolution du Parlement et la fermeture des frontières.

Dans son tout premier discours, le président autoproclamé du Burkina Faso, Paul-Henri Sandaogo Damiba, a appelé la communauté internationale à aider son pays à sortir de sa crise tout en s'engageant à retrouver une vie politique normale.

 

AA/Ouagadougou/Dramane Traoré





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