Anicet Ekane n’est pas très tendre avec certains opposants camerounais. Le président national du MANIDEM (Mouvement Africain pour la Nouvelle Indépendance et la Démocratie) a dit tout le bien qu’il en pensait au cours de la matinale de Radio Balafon de ce 19 Juillet. Il pense qu’elle ne se préoccupe pas de l’intérêt supérieur de la nation. « C’est l’occasion de mettre les points sur les i. Dès 1990, pour ceux qui ont bien suivi. Il y avait une opposition entre l’opposition venue du RDPC et celle qui n’était pas du RDPC. L’intérêt supérieur du pays a permis que, pour des raisons stratégiques, nous soutenions un ancien du RDPC qui est Fru Ndi qui venait à peine de sortir du RDPC »,explique-t-il, soulignant à grand trait que le mouvement d’opposition était mené par l’UPC et l’UNDP rejoint plus tard seulement par le SDF. « Nous avons soutenu un ancien RDPCiste. Il n’y a pas de sectarisme dans notre démarche ».
Anicet Ekan rappelle qu’aujourd’hui encore l’opposition camerounaise est divisée en deux. « Il y avait déjà une différence entre ceux qu’on a soutenus et nous. C’est la même chose aujourd’hui. L’opposition aujourd’hui est une opposition, j’allais dire de paillettes. La substitution, le remplacement…Ce sont des opposants qui sont obnubilés par leur positionnement. « Je veux devenir député, président ». Il les caricature en ces termes : « c’est l’opposition prise de vue-selfies. La politique ne se résume quand même pas à des individus. Vous leur demandez : « vous êtes contre le néocolonialisme ? il n’y a pas de réponse. Voilà la différence entre eux et nous. Ce n’est pas une affaire de temps. C’est une affaire politique et idéologique ».
Selon le leader d’obédience upéciste, les divergences entre opposants n’ont rien à voir avec des individus et des mouvements régionalistes. Il déclare que l’ancienne opposition « fustige les avatars de cette nouvelle opposition », mais se dit prêt à accepter de travailler avec la nouvelle opposition « à condition que ce soit sur des bases politiques et idéologiques ».