Cameroun - Crise anglophone/Ananie Rabier Bindzi (Journaliste): «Paul Biya, sur le plan du droit international, ne peut pas changer la forme de cet Etat par un décret, en décidant qu’on revient à la Fédération. S’il le fait, c’est de la traîtrise et ceux qui ont voté «oui» ont le droit de le poursuivre»

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 22-Feb-2021 - 13h11   14759                      
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Ananie Rabier Bindji Facebook
Le présentateur de l’émission La Tribune de l’Histoire (Canal 2 international) estime qu’en cas de référendum sur la forme de l’Etat, le «oui» au fédéralisme ne l’emporterait pas.

Ananie Rabier Bindzi était l’invité du programme Face à L’Actu diffusé sur STV le 21 février 2021. Le journaliste de Canal 2 a commenté la crise anglophone. Réagissant à des propos de l’avocat Richard Tamfu qui soutient que c’est le président Paul Biya qui détient la solution à la crise qui mine les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis 2016, il déclare: «le président ne détient rien. Il faut que les gens sachent qu’en 1972, Paul Biya n’était pas président. On a organisé un référendum. L’ancien président béninois Zinsou, l'a dit que Biya aurait dit à l’époque qu’il fallait d’abord préparer les Camerounais pendant longtemps, que ce référendum peut faire des problèmes un jour. On a fait un référendum. Les Camerounais y ont adhéré massivement pour un «oui», pour l’unité. Peut-être qu’il était mauvais», souligne l’ancien de Jeune Afrique.

Le vieux journaliste ne veut même pas envisager un geste du chef de l’Etat en faveur de ceux qui revendiquent le retour au fédéralisme. Pour lui, accéder à cette requête serait aller contre les principes démocratiques. «Paul Biya, sur le plan du droit international, ne peut pas changer la forme de cet Etat par un décret en décidant qu’on revient à la Fédération. S’il le fait, c’est de la traîtrise et ceux qui ont voté «oui» ont le droit de le poursuivre. Dans le même temps, Me Tamfu qui est avocat doit faire attention quand il dit ça. Tout ce que Paul Biya peut faire c’est un référendum. Ce qu’on appelle parallélisme des formes. Je crois que si on fait encore un référendum la majorité va voter pour l’unité. Ce que Paul Biya essaie de faire pour réconcilier les gens c’est le bon chemin», apprécie le vétéran du journalisme.

Le présentateur de l'émission La Tribune de l'Histoire pense que si l’on organise un nouveau référendum, les perdants vont être les mêmes qu’en 1972 et «seront de nouveau acculés». Il voit les vainqueurs triompher, disant: «on a encore fait le référendum». Pour lui, «on se retrouvera comme le Québec où tous les 1O ans on fait un référendum parce que le Québec veut l’indépendance, mais c’est la majorité favorable au maintien dans le giron canadien qui l’emporte».  

Celui que l’on surnomme affectueusement «le père Bindzi» déclare en outre qu’«on ne peut pas dialoguer en demandant à un seul camp de déposer les armes». Le directeur de la coopération internationale à Canal 2 International se demande si le cardinal Tumi et les autres «qui se désignent comme médiateurs» et font cette demande à l’armée sont allés voir les sécessionnistes pour leur demander de déposer les armes.    

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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