Cameroun – Désaccord: Le président de l’AFP Cyrille Sam Mbaka critique le combat pour la réforme du code électoral que mènent certains partis politiques

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 20-Jul-2022 - 23h45   7903                      
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Cyrille Sam Mbaka Radio Balafon
Dans l’interview qu’il a accordée à Radio Balafon mercredi matin, l’homme politique tire à boulets rouges sur l’opposition.

Cyrille Sam Mbaka est amer quand il parle de l’opposition camerounaise notamment de l’actuelle génération. Le président national de l’Alliance  des Forces Progressistes (AFP) a déversé sa bile sur elle au cours de la matinale de Radio Balafon à laquelle il était convié ce 20 Juillet 2022. Il s’est      désolé de la situation socio-économique du Cameroun, soutenant que  « l’Etat est en faillite » et proposant des solutions à l’instar de l’union de tous les Camerounais, l’opposition en particulier. « Nous l’avons fait 1992, nous avons vu ce que cela a donné. On pouvait renverser ce pouvoir. Fru Ndi avait gagné. Malheureusement,  il n’a pas pu prendre le fauteuil. Cela veut dire qu’il ne suffit pas de gagner les élections. Il faut traverser tous les mécanismes et pouvoir prendre ce siège. Est-ce que l’opposition aujourd’hui réfléchit sur tout cela ?  Non ! Niet ! Et c’est cela qui est grave ! Nous sommes en train de conduire le peuple à l’abîme. C’est pour cette raison que de temps en temps, je suis dégoûté. Dégoûté parce qu’on ne peut pas avoir des lendemains meilleurs si l’opposition, la société civile, tout le monde s’assied autour d’une table », a-t-il suggéré.

Sam Mbaka pense qu’il ne suffira pas de remplacer l’actuel président  de la République pour que les choses recommencent à marcher. « Ce qui est dangereux, c’est de vouloir prendre la place de Paul Biya. Si on veut prendre la place de Biya, on ne résoudra aucun problème  dans ce pays. Parce que nous sommes allés trop loin. Et il faut que tous les Camerounais se sentent concernés », a-t-il dit, dénonçant ceux qui  « veulent se positionner ».  Pour lui, « le problème ce n’est pas de se positionner, mais de sauver le Cameroun ! On ne peut pas sauver le Cameroun  par un Messie. C’est tout le monde qui doit mouiller le maillot », a-t-il dit, sentencieux.

Sam Mbaka n’a pas été tendre avec les  partis politiques qui se battent depuis un an pour obtenir une réforme du code électoral.  Il assimile cette initiative à de la distraction. « Il faut sensibiliser. Je vois une opposition soudée. Comme dans les années 1991 -1992 où on se réunissait, discutait, élaborait des stratégies avec la société civile, les associations. Mais qu’es-ce que nous voyons aujourd’hui ? Nous voyons des gens qui se réunissent à deux, à trois, à quatre, à sept… pour parler du  code électoral. Vois pensez que, franchement, ceux qui nous gouvernent, le fichier électoral  va changer ? Pour les amener à la tombe ? Non ! On va divertir les Camerounais. Il y aura tous les jours, toutes les semaines, tous les mois des affaires. La politique même sera un divertissement.  (…) Nous sommes là pour dire qu’on va changer le code électoral. Vous croyez qu’on va changer le code électoral ? Quelqu’un qui comme moi, a trente ans dans l’opposition sait très bien que ceux qui gouvernent ne peuvent pas céder, que c’est  leur force. Ils maitrisent les trois millions et demi de Camerounais qui votent. Pourquoi voulez-vous qu’il y ait 6 millions de Camerounais qui votent alors qu’ils sont en train de mettre le pays par terre? On doit retourner ces gens qui votent parce que le RDPC leur a dit qu’ils sont l’alpha et l’oméga. Parce qu’il est possible que l’on aille aux élections sans que ni le fichier électoral, ni le code électoral  ne soit bougé. C’est là où l’opposition va encore se diviser parce que tout le monde veut faire croire aux gens qu’on va changer le code électoral ou que Macrin v venir le changer. Ce sont  des histoires ! », s’emporte l’homme politique.      

Il ne s’arrête pas là. La stratégie des opposants camerounais est remise en question.  « Je condamne avec la plus grande énergie l’opposition camerounaise. Elle devait comprendre qu’on ne peut pas gagner en comptant  sur la faiblesse de l‘autre et en se croisant les bras. Il faut s’organiser. En 2004, on a fait un programme minimum commun qui était partagé. C’est à la fin qu’il y a eu des problèmes. Aujourd’hui, on doit s’asseoir, analyser cela ». se souvient l’ancien numéro deux de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC).  

    

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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