Cameroun - Disparition du président tchadien Idriss Déby: Des leaders politiques et de la société civile appellent les autorités camerounaises à redoubler de vigilance

Par Béatrice KAZE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 22-Apr-2021 - 09h25   5344                      
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Libération de Mamadou Mota anonyme
Le Cameroun et le Tchad, qui partagent une longue frontière commune, sont deux alliés dans la lutte contre les extrémistes du groupe Boko Haram. La mort du maréchal Déby ouvre désormais une ère d’incertitude pour le Cameroun. Leaders politiques et de la société civile estiment qu’il faut tout mettre en œuvre pour préserver l’intégrité territoriale du pays dans sa partie septentrionale.

Après la stupeur, c’est désormais l’incertitude après l’annonce du décès au front du président tchadien, Idriss Déby Itno. En effet, de nombreux observateurs craignent de voir le Tchad, précieux allié du Cameroun dans la guerre contre le groupe terroriste Boko Haram, basculer dans une instabilité qui aura forcément des répercussions au Cameroun.

Interrogé par le journal Le Messager édition de ce jeudi 22 vril 2021, Mamadou Mota, 1er vice-président du MRC, précise qu’«aujourd'hui, quoi qu'un conseil national de la transition soit mis sur pied, personne ne peut prédire des lendemains meilleurs surtout que même au sein de l'armée il y a des clivages. Il faut noter que le président tchadien est impliqué dans la résolution de la crise centrafricaine et sa disparition brutale aura des conséquences et inéluctablement l'on assistera à une autre vague de réfugiés centrafricains qui traverseront nos frontières. Il est reconnu que toutes les fois que le Tchad est en crise, le niveau de violence dans les deux régions du septentrion à savoir Maroua et Garoua augmente, les armes et les dignitaires rentrent par ces deux régions parfois avec beaucoup d’argent», soutient-il.

Pour éviter toute situation néfaste, l’homme politique pense que «les autorités camerounaises devraient prendre toutes les mesures afin de protéger nos frontières contre tout mouvement suspect et les populations aussi doivent s'investir dans la surveillance de la frontière tant elle est si poreuse».

«Nous sommes menacés parce que lorsque ton voisin est en insécurité, toi aussi, tu ne dors pas. Il faut dès lors surveiller encore plus les frontières pour parer à toute éventualité», préconise pour sa part Douvaouissa Aïssa, député UNDP du Mayo Louti dans la région du Nord.

Le Pr Vincent Ntuda Ebode, coordonnateur du Centre de Recherches d’Etudes Politiques et stratégiques (CREPS), reconnait également que la mort du maréchal Déby devrait interpeller les autorités camerounaises. «…Nous allons dans une phase d’incertitudes qui à mon sens mérite d’être analysée de très près pour que les acteurs majeurs qui sont encore là anticipent sur un certain nombre d’éventualités parce qu’on sait comment réagit un Etat mais on ne sait pas comment réagit un groupe armé, les rebelles ou les terroristes. Le Cameroun doit se sentir concerné au premier plan. Nous sommes liés dans une alliance économique mais aussi dans une alliance sécuritaromilitaire. Le Cameroun doit considérer que si son premier allié est attaqué cela signifie qu’il est aussi attaqué», confie-t-il dans les colonnes du journal.

Auteur:
Béatrice KAZE
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