Elle n’est pas allée au fond de la polémique sur le Coq sportif qui divise les célébrités du football Samuel Eto’o Fils, président de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), et la star planétaire du tennis français Yannick Noah, toutes liés au Cameroun par le droit de la terre et par la filiation. Mais la romancière Calixte Beyala a réservé une réponse cinglante aux fanatiques des deux personnalités, en l’occurrence ceux de Samuel Eto’o, qui agitent son appartenance originelle à sa mère-patrie le Cameroun, pour psalmodier son patriotisme depuis qu’il a décidé d’écarter le Coq sportif comme équipementier des Lions indomptables, tout en déniant à l’autre sa « camerounité », pour avoir choisi de défendre les couleurs de la France au détriment du Cameroun, et de ne se souvenir qu’au crépuscule de sa vie qu’il pourrait voler à son secours. Patriotisme qui lui est contesté.
Pour la romancière Calixte Beyala donc, le débat déplacé sur le terrain de la double nationalité est un serpent de mer car, nombre de ces personnalités africaines « d’origine » qui sont adulées sur le continent ont acquis d’autres nationalités. « Quelques rappels à ceux qui veulent faire dans le rejet de l'autre : Nathalie Yamb est suissesse ; Noah est français ; Eto'o est espagnol ; Kemi Sebah est français ; Enonchong est américaine, Mongo Beti était français, je suis française et je pourrais ainsi citer ceux qui défendent l'honneur du continent Africain qui sont des occidentaux jusqu'à l'infini », a déclaré l’auteure de « Femme nue, femme noire », samedi 24 septembre 2022 sur son compte Facebook. Elle dénonce par ailleurs une sorte de racisme à l’africaine, qu’elle qualifie de « racisme primaire », qui tend à devenir un sujet central dans les débats, alors qu’il est subsidiaire au développement de l’Afrique recherché par toutes ces personnalités.