Cameroun – Gouvernance: Selon le journal Africa Intelligence, Ferdinand Ngoh Ngoh veut contrôler la gestion des ministères de l’économie et des finances

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 29-Mar-2022 - 16h04   20364                      
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Ferdinand Ngoh Ngoh archives
Les lignes «65 » et « 94 » du budget seraient au cœur de batailles entre le secrétaire général de la Présidence de la République d’une part et Louis Paul Motaze et Alamine Ousmane Mey de l’autre.

Le secrétaire général de la Présidence de la République du Cameroun, Ferdinand Ngoh Ngoh, aurait mis les ministères de l’économie et des finances sous contrôle. C’est ce que croit savoir le journal numérique Africa Intelligence. Dans sa livraison du 8 Février 2022, notre confrère titre en effet : « Ferdinand Ngoh Ngoh met les ministères  de  l'économie  et  des finances sous sa  coupe ».Il rapporte que  « les ministres de l'économie et des finances camerounais doivent désormais obtenir l'accord de Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence de la République, pour des dépenses supérieures à 150 000 euros ». Selon la publication éditée à Paris, les lignes budgétaires « 65 » et « 94 » qui contiennent des fonds a priori destinées respectivement aux « dépenses communes » et à la rubrique « intervention et investissements » sont à l’origine de « fortes tensions entre les proches du président Paul Biya ».

Le lecteur apprend qu’à la fin du mois de Décembre 2021, les ministres de l’économie et des finances (Alamine Ousmane Mey et Louis Paul Motaze) ont reçu chacun une correspondance du secrétaire général de la Présidence de la République (SGPR), Ferdinand Ngoh Ngoh, «  leur enjoignant de requérir désormais "le très haut accord" du président de la République pour engager  des dépenses de plus de 100 millions  de francs CFA (152 000 euros). Il leur est aussi demandé de produire dorénavant un rapport d'exécution trimestriel ».

Les deux lignes budgétaires sont jugées « stratégiques » par Africa Intelligence.  Qui indique que « selon une correspondance interne du  ministère des  finances datant  de 2018, le chapitre 94 sert par exemple à régler des "dépenses urgentes de certaines structures de souveraineté (DSP, intendance du palais de l'Unité, DGSN, état-major particulier du président de la République, etc.)" ou à octroyer des "aides et secours exceptionnels à certaines associations et à certains bénéficiaires".

C’est une caisse qui sert à « gérer tous types d'imprévus et entretenir des fonctionnaires, le secteur privé, la société civile et les partis politiques », renseigne notre confrère. Il  ajoute que les nouvelles directives de Ngoh Ngoh ont été accueillies « avec des regards suspicieux dans les couloirs des ministères ».

Le journal croit savoir que le cabinet d'Alamine Ousmane Mey s'est plié aux directives, tandis qu’au  ministère des finances, « consigne a été donnée d'ignorer ces instructions du SGPR. Dans le cabinet de Louis-Paul Motaze, on met en avant le fait qu'elles alourdissent le processus d'exécution de la dépense sur ces chapitres dont l'objectif est justement de parer au plus pressé », poursuit Africa Intelligence.

Le journal croit qu’à travers cette décision de Ngoh Ngoh, « c'est bien le ministre des finances, Louis-Paul Motaze, qui est visé ». Il fait état de « l'inimitié entre le SGPR, proche de Chantal Biya et qui détient le pouvoir de signature de Paul Biya, et le second, neveu de Paul Biya », qui serait « de notoriété publique ».  Et d’ajouter que « les observateurs leur prêtent des ambitions dans la course à la succession de l'après Biya ».

 

 

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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