C’est un nouveau bras de fer qui commence ce mercredi 16 mars 2022, entre l’ONG Greenpeace Afrique et le ministère des Forêts et de la faune (Minfof).
Selon le communiqué de Greenpeace Afrique et de ses partenaires Green Development Advocates (GDA) et Service d’Appui aux Initiatives Locales de Développement (SAILD) publié ce mercredi 16 mars courant, tout est parti d’un avis d’appel d’offres du Minfof datant du 16 décembre 2021, pour attribution en exploitation de cinq concessions forestières, qui représentent environ 400 000 hectares de concessions forestières dans les régions de l’Est et du Centre.
L’appel d’offre avait été lancé par le ministère en charge des Forêts, dans le cadre de la politique d’incitation économique que prône le gouvernement camerounais. Une initiative des pouvoirs publics camerounais, considérée par Greenpeace et ses partenaires comme une menace de trop pour la biodiversité camerounaise.
Ils invitent d’ailleurs le gouvernement à annuler cet appel d’offres ainsi que des concessions du Nkam et du Donga-Mantung ouvertes en août 2021. Ces concessions regroupent quatre Unités forestières d’aménagement (UFA) dans les deux régions concernées. Le communiqué précise que quatre UFA sont ouvertes uniquement aux sociétés ayant des UFA dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Les trois UFA réservées aux exploitants forestiers actifs dans les deux régions anglophones du Cameroun couvrent une superficie totale de 287 562 hectares. Ce qui représente 74% des forêts en cours de mise en concession dans le cadre de l’appel d’offres querellé.
Pour le gouvernement, c’est une mesure prise pour combler les pertes dont ont été victimes les exploitants de bois exerçant dans ces régions en raison de la situation sécuritaire peu stable ces dernières années.
Pour Ranece Jovial Ndjeudja, responsable de la campagne forêt chez Greenpeace Afrique, « la décision du Minfof d’allouer cette superficie de forêt en prenant pour argument la crise dans le NOSO (Nord-Ouest et Sud-Ouest) semble bien contradictoire et paradoxale. De plus, l’allocation de ces forêts fait peser beaucoup de menaces sur les communautés qui y vivent et en dépendent et sur la biodiversité ».
Jean Daniel Obama