Cameroun - Lutte contre le COVID-19/Owona Nguini (vice-recteur de l’Université de Yaoundé I): «Je ne me ferai pas vacciner»

Par Fred BIHINA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 19-Apr-2021 - 07h23   19391                      
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Mathias Eric Owona Nguini Capture d'écran
L’universitaire questionne la stratégie vaccinale adoptée par le gouvernement et suggère une meilleure exploitation de la pharmacopée traditionnelle dans la lutte contre la pandémie.

Au sujet de la campagne de vaccination anti COVID-19, Mathias Éric Owona Nguini fait partie des sceptiques ! Le vice-recteur de l’Université de Yaoundé I a eu du mal à dissimuler ses doutes hier 18 avril 2021, sur le plateau de ‘‘Club B-News’’, le programme dominical pour lequel il officie en tant que consultant sur la chaîne privée B-News TV.

«Les inquiétudes des uns et des autres aujourd’hui sont explicables, car dans l’histoire du Cameroun il y a eu des cas où des vaccins ont créé des problèmes», a-t-il déclaré en préambule.

«Nous sommes d’abord en pleine lutte géoéconomique et du point de vue des canons même de l’OMS, nous sommes dans une situation très ambiguë parce qu’il n’y a pas eu assez de temps pour que l’efficacité du vaccin soit démontrée. Mais comme il y a beaucoup de profits en jeu, les grandes multinationales se lancent vers les marchés à conquérir».

L’enseignant d’université estime que les autorités sanitaires devaient s’appuyer sur l’expertise du CBT, un centre de biotechnologie basée à l’Université de Yaoundé, afin de déterminer s’il y a ou non des variants camerounais du virus.

«Ce qu’on ne dit pas, c’est que la vaccination peut fonctionner dans le registre de l’effet pervers. C’est-à-dire qu’alors qu’elle est censée prévenir,  elle peut créer des problèmes qu’on n’attendait pas, notamment la prolifération des variants», a expliqué Pr Owona Nguini.

«Il faut que nous puissions positionner des outils que nous avons… Nous devons à travers ce type de crise, développer des approches d’internalisation, notamment la question de la médecine alternative et de la médecine traditionnelle», a-t-il ajouté.

A la question de savoir s’il allait se faire vacciner, le fils de l’ancien ministre Joseph Owona a répondu sans ambages: «moi, je ne me ferai pas vacciner».

La campagne se poursuit…

La campagne de vaccination anti COVID-19 lancée au Cameroun, rentre cette semaine dans sa deuxième semaine.

Après avoir reçu 200 000 doses du vaccin chinois Sinopharm, déjà administrés aux personnels soignants et aux volontaires, le pays a réceptionné, le 17 avril 2021, quelques 391 200 doses du vaccin britannique Astrazeneca. En tout, ce sont 1,752 million de doses de ce vaccin, développé par les laboratoires de l’Université d’Oxford, qui seront acheminés au Cameroun avant la fin du mois de mai prochain.

Face aux réticences observées dans l’opinion, les autorités ont voulu prêcher par l’exemple en se faisant inoculer le vaccin. C’est le cas du ministre de la Santé Publique, Malachie Manaouda, qui s’est fait vacciner la semaine dernière en présence de plusieurs caméras. Quelques gouverneurs de région, dont Samuel Dieudonné Ivaha Diboua du Littoral, ont aussi accepté de se faire injecter; l’objectif étant de démontrer que le vaccin ne représente pas de danger pour la santé des populations.

Auteur:
Fred BIHINA
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