Cameroun : Malgré le financement du FMI, les sociétés Camtel, Camwater et le PAD toujours en difficulté

Par Jean Daniel OBAMA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 04-Aug-2022 - 11h32   7398                      
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Camtel archives
Un an après la signature de l’accord en juillet 2021, le Cameroun a déjà bénéficié de plus de la moitié des concours financiers du FMI, qui couvrent 37,5% du déficit de financement identifié sur la période 2021-2024 évalué à 1 000 milliards FCFA. Jean Tchoffo, président du Comité Technique de suivi des programmes économique (CTS) fait le point.

Sur l’utilisation des 205 milliards FCFA déjà reçus par le Cameroun

Dans le cadre de l’élaboration du programme en cours, Jean Tchoffo, par ailleurs secrétaire général du ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) explique au journal Cameroon Business Today paru mercredi 03 août 2022 qu’il s’est dégagé un besoin de financement de l’ordre de 1 000 milliards FCFA pour la période 2021-2024. Lequel devrait être couvert en partie par les appuis budgétaires des différents partenaires techniques et financiers du Cameroun, dont le Fonds monétaire international (FMI) à hauteur de 375 milliards FCFA.

Le responsable explique également que le Cameroun a reçu du FMI au terme de la deuxième revue qui vient de s’achever, un montant total de 205 milliards FCFA qui viennent abonder le Trésor public et contribuer au financement des programmes de dépenses inscrits au budget de l’Etat du Cameroun.

Sur les appuis attendus des autres partenaires

Jean Tchoffo rappelle tout d’abord que la perspective de la conclusion du programme en cours a en grande partie contribué au succès du nouvel Eurobond de 450 milliards FCFA émis le 1er juillet 2021, sur le marché international. « Chaque partenaire accompagne la mise en œuvre du programme économique et financier en fonction des instruments adaptés, propres à son institution » précise le président du Comité Technique de suivi des programmes économique.

L’Agence française de développement (AFD) a consenti au Cameroun un prêt de soutien budgétaire d’un montant de 150 millions d’Euros (environ 98 milliards FCFA Ndlr) sur la période 2022-2024, dont les décaissements sont alignés sur la performance du programme avec le Fonds. Pour l’année 2022, Jean Tchoffo explique que 70 millions d’Euros (environ 5 milliards FCFA) ont déjà été déboursés.

La Banque africaine de développement (BAD) vient aussi d’approuver sa première opération d’appui budgétaire de 53 millions FCFA, dans le cadre du Programme d’appui à la relance économique post-Covid-19 (PARECAM-1). Pour ce qui est de la Banque mondiale, il est attendu au courant de cette année, un appui budgétaire de 58 milliards FCFA.

L’on apprend également du président du  CTS que, quant à la Banque mondiale, celle-ci est disposée, dans le cadre de la première opération de politiques de développement pour la viabilité budgétaire, la croissance inclusive et durable, à consentir 100 millions de dollars, voire plus au Cameroun en 2022.

Sur les réformes déjà bouclées

Jean Tchoffo cite : l’adoption et la publication des textes d’application du code des marchés publics, singulièrement en ce qui concerne la circulation d’application dudit code et l’arrêté organisant le fonctionnement des structures internes de gestion administrative des marchés publics. Le renforcement de la responsabilisation des unités d’exécution des projets et programmes à la faveur d’un décret du Premier ministre chef du gouvernement, qui fixe également les modalités de suivi de leur performance, indépendamment de la nature du financement (ressources domestiques ou extérieures).

Sur les retards observés dans certaines réformes

« Sans être exhaustifs, nous pouvons citer celle relatives à l’élargissement du Compte unique du Trésor à la Beac, dont l’aboutissement dépend d’un certain nombre de diligences attendues de la Banque centrale. La Covid-19 n’aura pas permis la mobilisation du cabinet privé en charge de la mise en œuvre de la solution informatique support, nécessaire au rapatriement  effectif des soldes des comptes entrant dans le champ d’application de ladite réforme » explique Jean Tchoffo.

Il en va de même pour celles concernant la finalisation des études diagnostiques de quelques grandes entreprises, à l’instar de la Camwater (Cameroon Water Utilities Corporation), Camtel (Cameroon Telecommunications) le PAD (Port autonome de Douala) et l’apurement des arriérés de paiement de l’Etat à la suite d’un audit. « En outre, l’inventaire et l’apurement des dettes entre entreprises publique sont retardés par l’indisponibilité des états financiers certifiés desdites entreprises » reconnait le SG du Minepat.

Synthèse de Jean Daniel Obama

 

Auteur:
Jean Daniel OBAMA
 @T_B_D
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